j’étais qui j’étais et j’étais sur le point de tout lui avouer. Quitte à faire voler en éclat tout ce que j’avais patiemment construit pour me protéger des autres.
C’était la seule solution envisageable, je devais le lui dire. Tout avouer, oui, mais si je le faisais des personnes innocentes souffriraient par ma faute et ça je ne me sentais pas prêt à le faire.
Moi Saraba, sociopathe, je me questionnais sur les souffrances que je j’allais infliger si j me livrais totalement. Tout se bousculait, pour un seul de ses baisers je me serais coupé la main si elle me l’avait demandé.
J’étais amoureux, je souffrais et j’aimais ça. Elle m’aimait bien aussi m’avait-elle avoué mais elle posait un certain nombre de conditions à la poursuite de notre relation hésitante. Il me fallait gagner sa confiance et m’ouvrir à elle et ça, elle sentait que je n’étais pas encore tout à fait prêt. J’étais marié, et à ses yeux, il n’était pas question d’envisager quoique ce soit de construit avec moi tant que je serais dans cette situation.
Elle avait posé ses conditions, pas en ces termes, pas exactement, mais le message était clair, limpide. J’avais des choses à faire et lorsque ces choses seraient faites, peut-être accepterait-elle d’envisager notre relation sous un nouveau jour.
J’avais exploré tous les possibles, retourné le problème dans tous les sens. Je ne pouvais me résoudre à la perdre, je découvrais l’amour le don de soi et plus rien au monde ne comptait autant. Presque rien, elle m’avait mis sur la voie de la vérité et le mensonge dans lequel je vivais me devenait insupportable. Quelle que soit la décision que je prendrais, celle-ci serait lourde de conséquence. Pour ma femme, mes enfants, ils m’avaient servi d’alibi durant toutes ces années et j’en avais oublié que si moi je ne les aimais pas, eux voyaient en moi un mari, un père qui bien que distant avait toujours été là. Je n’avais certes pas été le plus attentionné des époux, ni un papa génial. Je m’étais juste contenté d’être ordinaire, je n’avais pas trompé ma femme, le sexe étant chose négligeable de mon point de vue, je n’avais pas plus battu mes enfants, je n’aurais jamais pris le risque de mettre en danger ma couverture.
Disparaitre ou divorcer pour retrouver celle que j’aimais aucune de ces solutions ne convenait, je ferais souffrir ma femme et mes enfants. Il y a un mois à peine ça ne m’aurait fait ni chaud ni froid, mais aujourd’hui je ne pouvais m’y résoudre. Plus maintenant, alors que je commençais à vivre.
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