Je m’appelle Saraba, je suis un sociopathe et je suis aussi un tueur multirécidiviste, mais nous verrons cela plus tard, ce n’est pas tout à fait l’objet de ce récit. Je suis né sous X et la seule chose que m’a transmise ma génitrice c’est ce prénom dont nul ne connait ni l’origine ni la signification. Vous noterez au passage que je ne dis pas ma mère ou maman, je ne sais pas ce que c’est et la seule chose que cette femme a été pour moi, c’est un ventre, un ventre qui m’a expulsé et qui s’est empressé d’oublier mon existence. Ce n’est pas le seul point obscur qui entoure ma naissance qui semble se situer vers la fin des années cinquante. Officiellement, si on doit croire ce qui est indiqué sur mes papiers, je suis né un 29 février 1958. Sauf que cette date n’existe pas mais encore une fois, ce n’est pas ça le plus important. D’ailleurs qu’est-ce qui est réellement important aujourd’hui ? Tout est si confus, que je ne sais vraiment pas par quoi commencer. Je ne me suis jamais posé de questions sur ma vie, mes origines, mon avenir.
Je suis né, j’ai grandi, j’ai un peu étudié. Marié, j’ai eu des enfants, un travail mais tout cela n’est qu’une façade. Une façade qui m’a permis de me fondre dans la masse et de passer inaperçu. Une façade derrière laquelle je me suis toujours réfugié, quoique réfugié ne soit pas exactement le bon terme. Caché, dissimulé seraient plus appropriés. Une façade qui, aujourd’hui, se fissure malgré tout le soin que j’ai toujours apporté à sa construction. J’ai toujours tout voulu contrôler, prévoyant ma vie dans ses moindres détails, ne laissant aucune place à l’improvisation. J’ai tellement joué à faire semblant, que maintenant je me sens pris comme dans un filet et plus je me débats, plus les mailles se resserrent, allant jusqu’à m’étouffer de frustration contenue.
Tout est si confus...
Que m’arrive-t-il ? Je n’aime pas ne pas maitriser le cours des évènements, mais pour une fois je m’en moque totalement et je me surprends à rechercher l’excitation que me procure cette plongée dans l’inconnu. J’ai peur, pour la première fois de ma vie j’ai peur et j’aime ça, oui, j’aime cette sensation de vide qui me fait perdre pied et me fais voir l’avenir sous un angle que je n’aurais jamais imaginé.
Depuis peu, il m’arrive de sourire sans raison, sans raison sociale ni nécessité de me plier aux us et coutumes je veux dire. En me rasant, en croisant un
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