Est-ce qu’il a bien dit "choses" ??? Ai-je bien entendu ? Chose, c’est à dire que ... soit il considère "connassedeSéverine" comme une "chose" ce qui est, pour moi, savoureux (alors que pour toute autre être humain féminin je m’insurgerai), soit il n’emporterait pas ladite "connassedeSéverine" sur une île déserte, ce qui est délicieux. Je sens la faille. J’approche. Je m’engouffre.
Et qu’est-ce que tu emmènerait, encore ?
Oh, abysses profonds voit comme il te rejoint,
Cet homme sans cerveau, sans poésie, sans âme,
Et comme rapidement dans l’infamie qui point,
Il se vautre se fracasse en un ridicule drame !
Patrick, vite, trop vite, répond :
Ma voiture et ma montre !
"ConnassedeSéverine" accuse le coup ! Je ris, doublement.
Ainsi, sur une île déserte, tu prendrais avec toi un téléphone mobile inutile sans réseau, une voiture inutile qui ne roulerait pas sans essence et une montre inutile car l’heure ne compterait plus !!!
L’homme est à terre, bien sûr, mais il bouge encore.
L’animal blessé est bien plus dangereux.
Il montre les crocs, il tente un coup, il mord,
Espérant attraper un bout de viande noueux.
Et toi, et toi ! Qu’est-ce que tu emmènerais ???
Attends, on va voir tous les autres ...
Bien entendu, le tour de table commence par la maîtresse de maison, Marie, qui bafouille qu’elle prendrait quelques livres (un bon point) un tricot et une loupe (parce que dans Koh Lanta, elle a remarqué que pour faire du feu, c’est utile). Marc se chargerait d’un rabot, d’une scie et d’une bible (sic !). David, fort de sa récente expérience ne se séparerait pas d’un rouleau de PQ, d’un wok et d’une timbale sonnante (???) tandis que sa femme se munirait d’un bikini (sinon elle n’oserait jamais le porter), d’une crème bronzante et d’un ... Je n’entends pas le dernier mot mais je le devine à la roseur subite de ses joues.
Un quoi ?
Oh ! Tu as très bien compris ! Ça va oui !!!
Ah ! Un gode ! disent en chœur les grasses protogrecques. Nous aussi, nous aussi ! Avec du chocolat l’œuvre complète de Marguerite Duras. Jicé prendrait sa planche, un short hawaïen et douze tubes de Pento. Sa blonde ne répond rien et s’affale sur le sol. Restent Catherine, "ConnassedeSéverine" et moi.
Je crois, dit Catherine, que j’emmènerais un bateau pour pouvoir rentrer, les îles désertes, ce n’est pas pour moi. Et comme c’est gros, je ne prendrais que cela.
Ouais ! Bien joué ma Belle !
Heu ! dis-je, parce que mon tour est là, je crois que j’emporterais tout ce qui me caractérise le mieux : du sexe (Catherine), de la drogue (Catherine un peu de coke, du Pétrus et des plants de tabac) et du Rock’n’Roll (Catherine, l’intégrale de Led Zeppelin, de Neil Young, de Springsteen, des Doors, de CCR ...
Oh ! Oh ! disent les autres, ça fait beaucoup !
Et alors !!!
Vient, in fine, le tour de "ConnassedeSéverine" qui, bien qu’ayant eu le plus de temps pour réfléchir, semble encore dubitative.
Se levant, elle se tourne vers la fenêtre où Paris luit de sa nuit étoilée EDF/GDF et où le phallus eiffelien projette dans l’espace ses fluides éclairants.
Puis-je ne faire qu’un seul voeux ?
Bien sûr.
Elle s’approche de Patrick et, sans prévenir, lui balance son poing dans la gueule. Oui ! Dans la gueule !
Je ne sais pas ce que j’emmènerais mais je sais que toi, gros con, tu resterait là.
Finalement, je l’aime bien cette Séverine !!!