Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d’un lac, je suis étourdit !
A Grenade ou au bord de la mer ?
Je ne sais plus et cela me rend amer,
Moi qui espérais, me souvenir,
Remonter mes pas, retrouver son rire,
Toujours est-il que ce jour là,
Ma voiture était en rade, rhâââ !
J’étais seul, j’avais oublié d’emporter,
Mon mécanicien de secours préféré,
Qui était parti se redorer à Ibiza,
On est parfois bien distrait ici bas.
Et quand on a deux mains de gaucher..
A quoi bon s’acharner ?
L’impression d’être à mille miles,
De toutes terres habitées,
Sans Mimile,
Mon poisson-chat !
Avec pour seul compagnon,
Un vieux dictionnaire écorné, mais illustré.
Qui me servira plus tard, qui sait ?
J’étais là, la tête égarée,
Près de la voiture itou,
Quand soudain, surgissant de nulle part,
Je vis une silhouette noire,
De jolies formes félines, dois-je le préciser ?
Une jeune femme, une apparition apparemment,
Sortait-elle de la forêt proche ?
De l’océan ?
Proche, c’est cela, lorsqu’elle fut plus proche,
Elle dit, je m’appelle Adèle, tout simplement.
Aaah ! La fine adèle en noir coloriée,
Un lys blanc sur le cœur broché,
Tellement blanc, tellement doux,
Que personne ne sait,
Qui, du lys ou d’Adèle est si subtilement parfumé.
Toujours est-il qu’il fût difficile d’y résister...
Tellement surpris, le regard hagard,
Je lui offris du pain, un quignon,
Qui trainait là entre les pistons.
Je sais, c’est stupide et con.
Mais je ne savais quoi faire,
La situation me rappelant,
Quelque chose, vaguement,
Un vieux relent associé à l’école,
Malgré l’arthrose, à tout hasard,
Je lui dessinais un mouton,
Avec un vieux pot de colle.