Il hâtait le pas...

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Blanche… -son regard s’embruma de quelques larmes-, Blanche avec ses jolis yeux bleu pervenche et ses cheveux blonds. Blanche, si gaie, si impatiente, Blanche qui s’était glissée dans son lit lorsque leur mère s’était endormie, Blanche qui voulait voir la grande ourse, il lui avait promis. Alors, il avait mis son gilet et sans faire de bruit, ils avaient quitté la chaumière au milieu de la nuit, bravant la peur, bravant le froid et avaient pris le chemin de la clairière.
Quand elles avaient surgi sur le chemin, comme venant de nulle part, il l’avait entrainé dans un buisson pour s’y cacher, il avait tenté de la faire taire mais Blanche était si terrifiée. Il se souvint de ses larmes tièdes qui coulaient sur sa main alors qu’il tentait d’étouffer ses sanglots et puis soudain, il avait senti sur sa nuque une respiration et dans le creux de son oreille quelqu’un avait murmuré quelques mots diffus.
Blanche avait hurlé de terreur précédant le silence glacé.
Il avait lutté, essayant d’arracher sa sœur à cette main puissante qui l’emportait mais en vain. Alors, il s’était relevé et avait couru derrière elles, couru jusqu’à ce que le souffle lui manque, couru jusqu’à ce qu’il s’écroule épuisé dans la mousse glacée et sombre. Puis il avait erré longtemps, fantôme égaré, ivre de chagrin et de douleur guettant le moindre craquement, le moindre crissement. Mais la forêt semblait tellement silencieuse, comme encore abasourdie par la violence de l’enlèvement de l’enfant, et il avait fini par se laisser tomber à même le sol et il s’était endormi.
Quand il s’était éveillé, le soleil était déjà haut dans le ciel, il faisait si froid et son corps lui faisait mal. Il pleura un peu tout doucement, sans sanglot, sans colère, simplement des larmes de désespoir, des larmes d’impuissance. Un moment, il eut envie de rentrer, il pensa à la grande cheminée dans la cuisine, aux bras tièdes de sa mère mais que dirait-il pour Blanche. Alors, il attendit la prochaine nuit, espérant le retour des

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