Protégée par la nuit, accueillie par la lune qui lui sourit, la dauphine remonte des fosses abyssales. Dans l’océan sauvage d’un bleu opalescent, dont la surface étincelle de mille éclats lunaires, elle nage, plus rapide que les courants.
Le loup jusqu’alors tapis au creux de la dune, dans un épais fourré à l’orée de la forêt, se redresse. Sa patience et son silence sont enfin récompensés. Dans la nuit claire, guidé par la pale lueur de la lune, il s’approche du rivage.
Un léger zéphyr caresse les flots, répandant l’air iodé alentour, le mélangeant au doux parfum des herbes et des fleurs de sable.
Comme deux instruments aux cordes délicates, le hurlement mesuré du loup répond au sifflement mélodieux de la dauphine, c’est ainsi qu’au-delà des courants marins s’élève un chant doux et mystérieux.
La dauphine bleue comme la nuit et le loup blanc comme l’écume se sont rejoints, unis dans une course folle longeant la côte entre vagues et plage.
Et lorsque l’aube commence à poindre, dans leurs yeux brillent les étoiles d’un amour infini où ciel et océan ne font plus qu’un, leur offrant à jamais le même horizon.