Un regard bleu s’est posé sur moi. D’abord comme un papillon, à peine m’a t-il effleuré. Ce simple regard m’a dans un premier temps surprise, puis intriguée, enfin remuée.
Il est à une table voisine et je ne sais plus vraiment ce que je bois. Mes sens en éveil, à l’affût. Va -t-il regarder encore une fois ?
Je suis bien un peu gênée, il n’est pas seul. Une grande blonde l’accompagne. Elle est de dos, et Dieu que je me sens moche à côté d’elle.
Ca y est il recommence. Cette fois-ci c’est plus long et je sens comme une brûlure, là ou il regarde.
Je sais ce qu’il observe, mes cheveux. Ils virevoltent dans mon dos, c’est ce que j’ai de mieux. Je suis assisse sur le côté, alors je ne sais pas bien. Je n’ose le dévisager, j’ai donc du mal à préciser. Je ne peux réprimer un frisson de plaisir .Curieux mélange de timidité, de satisfaction et de remord. Je fais semblant de regarder les passants soudain très passionnant. J’avoue que j’ai un peu oublié mon beau brun qui partage mes jours.
La blonde se lève soudainement et lui flanque une gifle magistrale. Je reste interdite et n’ose même plus porter ma cigarette à la bouche. Elle attrape son sac et de colère en fait tomber la chaise et passe devant moi.
J’avais espéré n’y être pour rien, mais vu le regard qu’elle me lance je n’ai aucun doute. J’ai un moment de panique, es-ce que je vais aussi _ avoir droit à une gifle ?
Non : elle s’en va, droite et fière.
Par contre moi, je ne suis pas fière du tout.
J’ai baissé les yeux et admire mon café. Yeux bleus n’en mène pas large et je sens plus son attention sur moi.
Je reste seule, presque soulagée. Furtivement je jette un œil sur leur table et j’ai un coup au cœur, étalés dessus des faire part de mariage.
J’avoue que du coup, j’oublie yeux bleus qui a finalement mérité sa baffe et empoigne le téléphone.
« Allô ! chéri, c’est moi. ».
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Yeux bleus
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