Pauvre être que celui dont les souvenirs de son enfance procurent peur et angoisse. De ma mémoire, il ne reste qu’un néant pourri par des rêves remplis avec la haine de créatures affreuses aux comportements amoraux. Ces montres hideux rampent et pullulent autour de mon âme craintive.Ces parasites corrompus ont contaminé leur environnement, avec leur avidité éternelle. Leurs cités sont construites aux noms des gloires du passé altérées, avec les réserves d’aujourd’hui gaspillées et garantissant un futur putréfié. Elles se vautrent chaque jour dans leur décadence, gangrenée d’un amour propre illégitime, et répugnant. Une apogée morbide et intrépide les menant à la putréfaction céleste, sciemment choisit dans leur bassesse et fourberie nauséabonde.Je me déplace dans ce monde de vice, sans interagir avec leurs habitants innommables. Leurs formes sont anodines et ne laissent en aucun cas penser, qu’ils sont capables des pires méfaits à mes yeux.La passivité physique face à ces événements est peut être une punition divine, que j’ai reçu il y a très longtemps. J’ai fouillé ma mémoire à chaque moment dans l’espoir vain d’y trouver une réponse. Puis, mon âme perdue s’est jetée sur une dévotion aveugle. J’en ai appelé à Dieu en pleurant, puis à Satan en me hurlant de colère. Les noms des autres dieux ne me reviennent plus malheureusement...Ces différents échecs m’ont renforcé dans ma solitude et ma perdition. Ces êtres continuent à grouiller devant moi et à me donner envie de vomir. Tout ce qu’ils font est indescriptible et les horreurs présentes n’ont pas de mots pour exister sur ce papier.Je cherche dans cette corruption aberrante, un semblant d’Eden pour mon esprit torturé. La bestialité a tout rongé et a édifié en beauté, les excréments de la société sclérosée par les normes perfides. Le naturel a été revendu aux fous et l’artificiel, né de la décrépitude ambiante et du faste détestable, a été acheté de tous.Mon essence mentale jaillit à travers les espaces, dans ce monde ruiné par la bêtise et la folie. Mes espérances sont anéanties par le temps, qui ne cesse pas d’être le témoin inerte de l’aliénation quotidienne des peuples.Une sensation de pourriture et une odeur putride m’envahissent, tout d’un coup. Mes sens deviennent fou et se jettent hors de ma carcasse. Mon corps se métamorphose en un exosquelette pesant, et devient une gauche marionnette de mon âme chétive et évasive.Je recouvre la vue. Où suis je ? Je vois du monde, plutôt ces bestioles puantes surabonder, et un long couloir majestueux. Le sol de marbre blanc brille et les pas des êtres maudits résonnent, en chœur lugubre. Une fois levé, je m’avance dans ce lieu insolite. Les plafonds obscurs sont immenses et décorés à l’italienne. Des miroirs couvrent une partie essentielle des murs.J’observe, blême, une glace avec une attention narcissique. Le néant règne à l’intérieur de celle-ci et je me tourne pour vérifier, si les êtres blafards passent devant. Ils sont sept, à déambuler avec une allure funèbre devant moi, et je ne vois toujours rien de cadavérique sur le miroir. Etrange.Ma main s’approche et touche l’objet étincelant. Des ondellettes de cristal jaillissent de mon doigt profane pour se transmettre à toutes les glaces de la galerie. Epoustouflé par ce spectacle surnaturel, je reste ému et inquiet. Les créatures ne semblent pas percevoir le phénomène magique s’offrant à mon âme.Une force incroyable me propulse dans le vide, pour m’écraser sur le sol ferme et froid. Ma vision est tournoyante, folle et m’offre un kaléidoscope dément.Je ressens une puissante douleur dans mes pensées clairsemées et déchirées, par la peur et l’ignorance. Des images s’offrent enfin à mon esprit et je perçois un petit être. La sensation, que j’éprouve est incomparable et terrifiante, est que cette créature infâme semble être, moi. Tout revient. Tout est en, moi. J’ai renié cette vie et je me suis élevé. Vous êtes d’ailleurs et moi de nulle part.
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Vous êtes d’ailleurs
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