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Philippe Daniel

Nouvelles 3 décembre 2008
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Granville et son port de pêche. Voilà ce que je vois du haut de la fenêtre de ma chambre. Avec son horizon bleu azur, ce beau paysage de carte postale est si paisible et calme qu’il me rend mélancolique et triste à la foi.

Si j’avais eu le choix dans la vie, j’aurais voulu être un voilier, une petite embarcation de plaisance qui pourrait, au gré de sa volonté, quitter librement le port pour mieux y revenir demain. J’aurais tant voulu réaliser mon rêve d’évasion mais, voilà, ce rêve s’est écroulé le jour où je me suis marié ... oui, le jour où j’ai rencontré la femme de ma vie !

Trente années de ma vie. Trente années, c’est vrai aussi, de souffrance et de privation. Longtemps, j’ai voulu tordre le coup au destin et à cette fatalité qui m’a enchaîné à une charmante jeune fille devenue, du jour au lendemain, une méchante femme, oui, une mégère tyrannique qui a pourri une partie de ma vie.

Granville, son port de pêche et aujourd’hui, moi, je me sent bien, si serein et prêt à accepter mon destin. J’attend alors, tranquillement, assis sur ma chaise. J’attend, c’est vrai, que la police vienne enfin frapper à ma porte.

Ce soir-là, comme tous les jours de la semaine, moi et ma femme, nous fermions la porte de la quincaillerie. Et comme à son habitude, j’ai subi les quolibets et les insultes qui ponctuent les ordres de ma "patronne". Ne pas oublier ceci ou cela et servir de souffre-douleur dans une journée qui me fait côtoyer la peur et les humiliations. Oui, je servais alors vraiment, pour elle, d’exutoire.
Un quotidien de misère où ma bonté d’âme n’avait pas de patrie. Une vie de couple qui sentait la misère du partage et de la fraternité. C’est vrai, j’ai plusieurs fois eu l’envie de l’égorger ou tout simplement tenter d’exister pour elle, mais il lui était devenu impossible d’exprimer de la tendresse pour moi. C’était hier.

Ce soir-là, à la fermeture, j’avais décidé de la tuer. Oui, j’avais décidé de mettre fin aux non-dits et à ma souffrance. C’était mon choix. A l’évidence, on ne peut pas simplement tuer quelqu’un, même ma femme, sans perdre son calme et sa sérénité. Je l’avais ligoté et bâillonné sur une chaise. Et comme pour la première fois, je la regardais droit dans les yeux. Je me souviens, elle pleurait. Moi, je lui souriais en lui répétant qu’elle ne devait pas oublier qu’elle allait mourir.
C’est vrai, je voulais tant être libre et avoir, enfin, une nouvelle vie. J’avais décidé de ne pas fuir, de ne pas accepter d’être poursuivi par ma culpabilité, mais plutôt d’assumer mes actes. Je savais aussi que, après avoir obtenu les circonstances atténuantes, je pouvais en avoir pour dix ans seulement.

Ce matin, la police est venue frapper à ma porte. Les années vont passer et moi, je sais que demain je prendrais la mer libre sur mon bateau.

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