Un matin

Je me suis réveillé ce matin dans un environnement cotonneux, léger, ni sec, ni humide, juste ce qu’il faut pour commencer une belle et merveilleuse journée de fin d’été.

Non ! Mais, je m’étais tant reposé depuis le début de cette année, n’apparaissant que de temps en temps, fugacement, comme une diva attendue sur la scène pour son grand show et qui prend tout son temps pour faire monter la pression du public et attirer sa seule et unique attention pour un court, très court, trop court moment.
Alors, j’ai étiré mes bras brillants donnant à l’aube, s’évanouissant, une teinte dorée, douce et encourageante. De ma hauteur, j’ai senti toute la nature s’éveiller. Les perles de rosée se sont transformées en perles de diamant avant de s’évaporer pour rejoindre leur créateur, ces nuages aux noms ludiques de cumulus, cirrus et autres stratus.

Les belles ouvrant leurs volets m’ont adressé leur plus beau sourire d’amantes heureuses et comblées. Leurs amants les tenant par la taille et déposant sensuellement des baisers dans leur cou. Les unes et les autres admirant le lever d’un astre pas comme les autres à l’image de leur amour brûlant dont l’intensité a créé un lien invisible quasiment palpable défiant les lois de cette nature généreuse qui leur a donné la vie.

Ronronnant comme un chat dans la fourrure duquel des doigts fureteurs viennent s’égarer, je me suis dégagé de mon lit de douceur et me suis avancé dans le drap bleu azur du ciel, montant toujours plus haut, et réchauffant de mes rayons cette terre impatiente de mes bienfaits pour continuer à vivre.
Soleil vénéré depuis l’aube des temps, contrarié dans mes sorties par une lune fantasque, je n’en aime pas moins apparaitre sous mon meilleur jour pour simplement exister…