Sidonie sort de la voiture fait quelques pas dans une allée d’une forêt et voilà d’un coup les arbres se mettent à discuter.
Chêne - Eh m’dame ! Cela longtemps que tu ne t’es pas approché de l’un de nous.
Charme - Oui quoi ! Sommes nous des pestiférés que tu ne veuilles pas nous toucher ?
Peuplier - Ce n’est pas de notre faute si tu en as bavé avec les mecs.
Chêne - Avant, tu nous aimais bien et tu nous as abandonné.
Sidonie – Oh ! C’est fini ce boucan ? J’aimerai en placer une à la fin.
Le peuplier – Excuse nous mais tu devrais comprendre que nous étions seuls et que nous n’avions pas le loisir de parler avec des gens de passage, alors on se rattrape.
Sidonie – Comment cela, Vous ne pouvez pas parler aux hommes ?
Charme – Non tu es la seule à qui on daigne adresser la parole.
Sidonie – Et pourquoi ça ?
Chêne – Pour commencer, tu es une sorcière et comme telle, tu peux nous entendre.
Sidonie – Une sorcière, certes mais godiche.
Charme – Cela n’a pas d’importance, vu que tu es aussi cinglée.
Sidonie( vexée) – Merci du compliment charme, cela me va droit au cœur et tu penses qu’avec ça, je reviendrai ; tu te mets le doigt dans l’oeil.
Peuplier – Ok ! C’est vrai, je n’ai pas été sympa mais c’est de ta faute aussi. Des dizaines d’années sans te voir, cela laisse des rancœurs.
Sidonie – Si je ne suis pas revenue, c’est parce que j’habite en ville et à part des arbres de pacotille, Je n’ai pas l’occasion de fréquenter des arbres aussi sages que vous.
Chêne – Sages ? Tu penses vraiment ce que tu dis ?
Sidonie – Bien sûr, je suis toujours franche. Un chêne d’une centaine d’années a plus de choses à raconter qu’un jeunot sorti tout droit des pépinières.
Chêne – Merci, c’est gentil.
Peuplier – trêve de compliment, cela ne nous dit pas pourquoi tu es venu.
Sidonie – C’est tout simple, j’ai rencontré un mec gentil qui m’a amené ici.
Charme – Tu t’en débarrasse quand de celui là ?
Sidonie – je vous dit qu’il est sympa, je ne vois pas pourquoi je le larguerai.
Chêne – Tu en as dit autant pour les autres et pourtant tu l’as fait.
Sidonie – Je sais mais pour celui là, ce n’est pas pareil, je ne vis pas avec lui.
Peuplier - Il vaut mieux, vu ton caractère, il serait à plaindre.
Sidonie – J’ai très bon caractère, ce sont eux qui ont abusé.
Chêne – Pour ceux là, c’est vrai mais les autres ?
Sidonie – Quels autres ? Je n’en ai pas eu d’autres.
Chêne – Justement, il y a bien une raison.
Charme – Si ce n’est pas ton caractère, je me demande ce que cela peut-être.
Sidonie – Je ne sais pas mais dites moi comment êtes vous au courant de ma vie, vous ?
Peuplier – Pas difficile, il y a les oiseaux qui nous racontent tous les potins, lorsqu’ils se posent sur nos branches.
Sidonie – Ah Saletés de mouettes ! Je leur ferais la peau.
Chêne – Les mouettes ? Quelles mouettes ? Dis moi, depuis quand elles viennent dans les forêts ?
Sidonie – Elles envahissent bien les villes, pourquoi pas les forêts.
Peuplier - Nous sommes à des centaines de kilomètres de la mer, je les vois mal se poser sur nous.
Sidonie – Qu’est ce que j’en sais moi ? Je ne les suis pas. Bon vous êtes bien aimables mais mon ami m’attend.
Chêne – Dis tu reviendras ?
Sidonie – Si je reste avec lui, vous me reverrez, c’est sûr, il adore la campagne, les bois.
Charme – Mais quand ?
Sidonie – Qu’est-ce que j’en sais moi ? Il ne sait jamais de quoi le lendemain sera fait. Allez ! Au revoir les potes.
Peuplier – Au revoir Sidonie.
Chêne – Au revoir, reviens nous vite.
Charme – Oui avant qu’on crève tant qu’à faire.
Sidonie – Toujours aussi gentil toi.
Charme - Oui c’est ce qu’il fait mon charme,salut.
Sidonie retourne sur ses pas, monte dans la voiture sans rien dire à son ami,de la conversation qu’elle vient d’avoir dans le bois. Il la prendrait pour une folle.