Je ne me souviens plus de mes débuts, comment je suis arrivé ici... Cette chair est tendre, blanche et douce. Les yeux qu’elle me porte sont désireux. Ses prunelles deviennent étincelantes. Nous sommes sur un lit vaste, beau et haut. La décoration parait ancienne et de goût. Une dizaine de roses trônent sur la table basse et un grand manteau en cuir habille un siège. Elle est à genoux sur le lit et me fixe. Cette magnifique femme, blonde aux yeux bleus, s’avance inopinément dans ma direction... Pourquoi suis-je ici ? Avec... Je ne me rappelle plus de son prénom. La lumière vient d’être coupée. On s’approche de moi, mon frère est inquiet et je le sens par le lien qui nous unit.
J’entends des vêtements être enlevés. Puis jetés. Le lit bouge. On s’approche de nous lentement... Un doux parfum vogue dans cette pièce. Impossible d’en déterminer la composition. Mais il en composera mes rêves maintenant...
Je me souviens maintenant. Enfin j’ai quelques images qui me reviennent. Un bâtiment sombre et immense. Une alarme sonne et le bruit est assourdissant. Les hommes paraissent opprimés et déprimés. Des lueurs de désespoir et de violences vivent dans leurs yeux. Une vie réglée et contenue règne ici.
Où suis-je ? Je marche avec deux hommes et ils ne semblent pas moins oppressés que les autres, mais d’une autre façon. Les grandes allées vides et les cris défilent. Arrivés à destination, l’un d’eux ouvre la porte. Une personne, assise, tête baissée attend sur une chaise au milieu de la pièce. Il ne veut pas venir, alors mes deux compagnons le force, mon frère et moi nous... On me serre, on me ferme... Trou noir. Autre flash. La chaîne peut-elle être brisée ?
Me revoilà avec mon frère dans cette chambre. Dans l’obscurité totale et le parfum devient plus intense... On me saisit. Je caresse sa peau et elle en a des frémissements. Mais je sens l’excitation grandissante en elle... Ses cheveux passent au dessus de moi et me touchent. Ses doigts sont experts me manipule sensuellement. Une clé tourne et verrouille puis une personne s’en va. Les bruits de pas s’arrêtent quand la porte est close.
Des larmes coulent et certaines me tombent dessus et glissent doucement... La tristesse remplace le désir. On me tire... On me violente. Vainement.
Triste sort d’une femme. Triste vie d’une paire de menottes.