A rêver. De noires tourterelles. De retours enflammés. Une bourrasque qui m’emporte, loin de la Chapelle, je me retrouve ébouillantée par la pluie brûlante entonnerrée. Puis soudain pas de bruit. Le silence en pommade ça fait cicatriser les brûlures intérieures. Guérie, je suis bien plus triste, et des Vérisonges se pressent autour de moi me racontant chacune leur version du déluge, mes idées s’éparpillent et je ne sais plus quoi penser. Alors une nouvelle bourrasaque arrive, transformant les Vérisonges en escargots volants, et me balayant pour m’envoyer rouler sous un rayon de lumière. Ca me pique les yeux, des petites fourmis me réveillent, soulèvent mes paupières, et me voici toute abasourdie, au milieu de la prairie, cherchant des yeux la Chapelle.Je criai, je hurlai dans l’immensité de la plaine. Non, je ne pleurais pas, l’humidité, ça suffisait comme ça. L’histoire me poursuit, et se répète. Parfois je voudrais disparaître. Je m’assis sur un rocher, et le soleil de ses doux rayons vint me consoler. Mon ruisseau intérieur n’envahit pas mon visage, et enfin je pus apprécier ce début de journée. L’iode, la mer, le vent et la terre, m’enveloppèrent. Je me sentais toujours aussi seule, éphémère, un souffle d’air sans repère. Mais il faisait tiède, et je reprenais pied. Une Adèle qui a perdu ses ailes, c’est aussi désespérant que le regard d’un merlan.Soudainement, j’entendis une petite voix m’interpeller."Adèle, écoute-moi belle Adèle !- Quoi, que veux-tu, et où es-tu ?- Belle Adèle, je suis Mouche, et j’ai fait un voyage immense pour te retrouver.- Pour une mouche, tu ressembles étrangement à une abeille !- Je suis une abeille, mais je m’appelle Mouche, car je préfère les détritus au miel.- Tu as dit "me retrouver". On se connaît ?- Non non, pas tout à fait. Mais tout d’abord, laisse moi te dire qui je suis.Fin du prologue
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Les ailes de l’Adèle (2)
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