Le tableau

Habile négociateur, je m’étais senti un peu frustré, tout avait été trop simple tout s’était passé trop vite. Je l’avais roulé, c’est sûr, impression furtive qui ne m’empêcherait certes pas de dormir. Pourtant la joie qui c’était dessinée sur son visage, une fois le tableau en ma possession, me laissait encore perplexe.
J’étais fasciné par cette copie d’une œuvre de Jérôme Bosch « Le voyageur ». Chose remarquable aussi, le tableau semblait être aussi ancien que l’œuvre du Maître. Un détail me gênait cependant mais lequel. Tout à coup il me parut évident que le joueur de biniou n’aurait pas dû être debout, comme s’il allait quitter la scène. Point de détail qu’il me fallait éclaircir au plus vite. Je possédais quelques ouvrages traitant de l’œuvre de Bosch et me plongeais dedans. Effectivement le personnage aurait dû être assis, jouant de son instrument. Je comparais alors le livre au tableau. Quelle ne fût pas ma stupéfaction de constater que le personnage avait totalement disparu.
Je vous laisse imaginer l’émoi que je ressentis alors, un léger vertige m’envahit et je dus m’asseoir. J’avais tout imaginé. Je ne voyais pas d’autre explication. Je décidai d’aller voir le médecin dès le lendemain, des soupçons de tumeur me hantaient.
Je me réveillai de bon matin réveillé par le chant des oiseaux, au loin sur le chemin, un voyageur. Je pris mon biniou pour saluer cette scène bucolique.