La précieuse ignore le « je » et ne parle d’elle qu’à la troisième personne du singulier. Elle s’auréole de gloire, se gargarise de ses hypothétiques trophées, ne vit que dans un monde où tout ne doit tourner qu’autour d’elle, telle une rock star, enfin pardonnez-moi ce sacrilège une writer star.
La spontanéité chez elle n’est pas un art de vivre, tout est calculé, étudié au mot près afin de paraître sans jamais être. Derrière le rire, l’apparente douceur et une feinte innocence se cache l’hideux visage de la malveillance.
Car lorsqu’elle est seule la précieuse, engoncée dans sa vie étriquée, dans sa solitude morbide, elle redevient elle-même et se dissimulant derrière un nom qui n’est pas le sien, elle attaque, se montre sous son vrai jour.
Là elle utilise le « tu » et dévorée par les affres de la jalousie et de la haine, elle touche le fond de la méchanceté et croyez-moi son registre d’insultes et vaste et varié.
Tel un personnage des Caprices de Goya son sourire n’est qu’une grimace, défigurée par ses propos venimeux. Elle manipule, égratigne et ne tire son bonheur que dans le mal qu’elle fait.
Bien sot celui qui se laisse prendre au piège de la précieuse car qui joue son jeu y perd bien plus qu’il ne pourrait penser !
Mon seul regret en faisant ce portrait est de savoir qu’elle ne lira pas ces mots car les autres ne l’intéressent pas, leurs paroles ne sont que des souillures de sincérité éclaboussant son manteau de perfidie.