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Eric Bourdon

Nouvelles 30 avril 2007
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Le maître de lumière

Lorsque j’étais enfant, ma grand-mère m’interdisait de ramasser les pièces perdues, celles qui traînaient sur les trottoirs. Elles étaient, prétendait elle, ensorcelées par des bohémiens (elle n’osait pas dire « sorciers ») qui profitaient de la cupidité des gens pour leur lancer des sorts. En vieillissant, cette phobie ne m’avait pas quitté. J’imaginais un être malfaisant chaque fois que j’apercevais une pièce de monnaie par terre, et je détournais le regard en faisant semblant de ne pas l’avoir vue. Par je ne sais quel cheminement de l’esprit, j’étais arrivé à la conclusion que plus l’objet abandonné avait de valeur, plus le maléfice qui lui était attaché devait être puissant.
Jusqu’au jour où je trouvais, bien en évidence au milieu de ma pelouse une antique médaille.
Elle luisait doucement au milieu de l’herbe fraîchement tondue. Je la ramassais sans réfléchir, en jetant des regards inquiets autour de moi, comme un voleur. C’était idiot ! j’étais seul, chez moi, au milieu de mon jardin, entouré d’une haie qui occultait totalement la vue sur l’extérieur. Je m’interrogeais sur la présence de cet objet que je tournais et retournais dans ma main. Ce n’était pas une taupe, car je leur faisait une chasse sans merci et aucun monticule suspect n’était visible au milieu de mon carré de verdure. Peut être une pie maladroite !

La médaille était de toute évidence ancienne. Petite et lourde, elle devait être en or car le métal jaune ne portait aucune trace d’oxydation. En revanche, les outrages du temps se manifestaient par une usure qui en avait altéré les motifs. En l’observant attentivement, il était cependant possible de distinguer une silhouette de cheval avec un visage humain aux cheveux longs. Je ne connais pas grand chose en matière d’art, mais ces motifs ressemblaient à des dessins celtes, avec leurs entrelacs de courbes harmonieuses.
J’étais troublé. Je cherchais dans une encyclopédie une photo ou un dessin dont le motif se serait approché de celui que j’avais sous les yeux. Je trouvais enfin, après une bonne heure de recherche, la représentation d’une monnaie gauloise ayant une certaine ressemblance avec celle que j’avais trouvé. C’était un sesterce attribué aux Coriosolites.
Les Coriosolites étaient, selon l’article accompagnant la photo, un peuple qui vivait au nord de la Bretagne. Leur monnaie était célèbre car elle reprenait, en le stylisant, un graphisme emprunté à celle d’Alexandre le grand.
L’image d’un cheval à tête humaine devait sans doute correspondre à un mythe important du panthéon gaulois. Les savants pensaient qu’il pouvait s’agir de la représentation d’une divinité solaire ...
Toutes ces précisions me parurent un peu confuses et je retins simplement que j’avais entre les mains une monnaie gauloise qui avait, indépendamment de sa valeur archéologique, un poids d’une bonne dizaine de grammes d’or pur !

(-----)

Je trouvais difficilement le sommeil. J’avais admis, sans raison, qu’une pie était venue m’offrir ce cadeau, lorsque brusquement, les histoires de mon enfance rejaillirent dans ma mémoire. Et si ce n’était pas une pie ? Un long frisson parcourut mon dos depuis l’échine jusqu’en bas des reins.
Et si on avait chargé la pièce d’un pouvoir maléfique ? Une pièce en or ! quel pouvait être celui qui voulait me nuire à ce point ?
J’essayais de me raisonner, je n’y arrivais pas. Je n’avais jamais vu de pie dans les arbres autour de chez moi...
Quelqu’un était rentré chez moi pour me jeter un sort terrible et je m’étais fait prendre, comme une andouille, en dépit des avertissements de ma grand-mère !
Au petit matin j’étais mal, très mal. Des cernes noires soulignaient mes yeux et un bouton d’herpès poussait à la commissure de mes lèvres. Je pris une douche glacée et un grand bol de café en espérant retrouver une apparence humaine, mais le cœur n’y était pas. Un ressort s’était brisé pendant la nuit. J’étais dans l’état de ces condamnés qui attendent leur exécution dans le couloir de la mort. Ils ne savent pas « quand ? » mais ils savent que la sentence est tombée et, qu’un jour ou l’autre, on viendra les chercher ...

J’étais employé dans le cabinet d’un courtier en assurances de Mérignac. Quand il me vit arriver, la mine défaite, il crut que je venais de perdre un parent. Je n’osais pas lui raconter mon histoire. Alors j’inventais un ami d’enfance, en phase terminale d’une longue maladie, dont je venais de prendre des nouvelles ...
J’étais à la fois mal à l’aise et soulagé de trouver un interlocuteur compatissant. Par un étrange phénomène de transfert je transposais chacune de ses paroles de soutien à la situation que je vivais réellement et les mots de réconfort me faisaient du bien.
Mon portable sonna.
D’un petit mouvement de tête je montrais à mon patron que je maîtrisais la situation. Il me laissa avec un dernier regard compatissant et chaleureux à la fois.
Mon interlocuteur était un pompier de Lacaneau.
- Monsieur Faurot ?
- Oui, lui même. Que puis je pour vous cher monsieur ?
Il resta un instant silencieux.
- Ce n’est pas pour une assurance ... c’est beaucoup plus délicat.
Un nouveau silence pesant.
- Nous avons trouvé le corps d’un noyé sur la plage ...
Ce fut à mon tour de rester muet. Il continua.
- Je suis avec la police. Ce cadavre est équipé d’une tenue de plongeur sous marin. Il n’a aucun papier mais sur sa ceinture de plomb il y a un porte-clefs en inox avec votre nom et le logo de votre maison de courtage... alors nous avons pensé ... enfin la police a pensé que vous pourriez nous aider à identifier le corps.
- Alain !
La nouvelle me pétrifia. Je pensais immédiatement à un camarade avec qui je pêchais régulièrement et chez qui était entreposé mon matériel de plongée. Je sentais que mon interlocuteur attendait que je lui en dise davantage.
- Je pense à Alain Gomez ... un ami chez qui j’entrepose mon matériel de plongée ... il habite à Andernos ...
- Est ce que vous pouvez venir ?
- Oui, oui ! j’arrive tout de suite.
J’avais une boule dans l’estomac. Alain ! mon meilleur copain ! nous étions allés en classe ensemble ...

(-----)

Sur le trajet, je gambergeais. Qu’est ce qu’Alain était allé faire tout seul en plongée ? Je savais bien que depuis son divorce il lui arrivait de faire des choses insensées, mais là !
La route vers Lacanau était bordée de grandes forêts où se mêlaient pins et chênes. Il n’y avait pas beaucoup de monde sur la route, un groupe de corbeaux s’acharnait sur une dépouille de lapin, en bordure de forêt.
Les corbeaux ! la pie ! la pièce ! La malédiction ! une association d’idées venait de me ramener à mes angoisses de la nuit. Je tenais mon explication : Alain avait eu un accident parce qu’il était mon ami et parce que j’avais ramassé la pièce. Le lourd fardeau de la culpabilité se posa sur mes épaules.
Des sentiments contradictoires se bousculaient dans ma tête. Un immense chagrin, mais aussi une peur bleue et le secret espoir que cette terrible histoire était le prix à payer pour avoir ramassé la pièce et qu’il n’y en aurait pas d’autre.
Je savais en arrivant à Lacanau que le corps du noyé serait celui d’Alain. C’était écrit, c’était ma faute ... Je ne fus pas surpris en reconnaissant mon ami, lorsqu’un pompier ouvrit l’immonde sac noir et me montra le visage du noyé.

Je ne pouvais me résoudre à rentrer à Bordeaux. J’avais besoin d’air, il fallait que je respire pour dégager la boule oppressante qui me bloquait la gorge. J’approchais du lac de Lacanau. Je laissais mon véhicule sous les grands pins qui bordaient le rivage et je marchais en suivant la berge vers Le Moutchic, le village voisin.
Je n’avais pas fait cinq cents mètres, l’esprit en proie à de sombres pensées, lorsque j’entendis des cris venant du lac. Deux gamins accrochés à un flotteur de planche à voile semblaient demander du secours. Je suis bon nageur. Je me déshabillai à la hâte et entrepris de les tirer de ce mauvais pas. La distance qui me séparait des deux petits naufragés ne devait pas excéder trois cents mètres et en me voyant arriver ils se mirent à faire de grands signes. Ils s’agitèrent tant et si bien que le flotteur déstabilisé se retourna. Au moment où j’approchai il n’y avait plus personne. La surface du lac était désespérément lisse. Je plongeai et replongeai autour de l’épave espérant apercevoir dans l’eau sombre un bras ou une jambe. J’étais épuisé quand soudain je sentis, par deux ou trois mètres de fond, un corps. Je l’agrippai avec l’énergie du désespoir et le remontais à la surface.
Un bateau à moteur, alerté par les cris de badauds attroupés sur la plage approchait. Je criai pour qu’il hisse à son bord le corps inerte du gamin et je repris mes apnées. Un quart d’heure plus tard, mort de fatigue, je montai dans la barque et m’évanouis .

Je repris connaissance dans un grand lit blanc. Un médecin se trouvait à mes côtés. Lorsque j’ouvris les yeux je l’entendis très distinctement dire à quelqu’un, dans le couloir.
- Commissaire ! monsieur Faurot vient de se réveiller...mais je ne pense pas qu’il soit en état de répondre à un interrogatoire.

(-----)

A ma sortie de l’hôpital je fus convoqué au commissariat de police. On m’informa alors que les parents des enfants avaient porté plainte, car ils estimaient que j’étais responsable du chavirage et de la noyade des deux gamins. Leur plainte était étayée par les témoignages des personnes présentes qui confirmaient que mon action avait bien entraîné le chavirage du flotteur ...
J’étais sidéré par la tournure que prenaient les événements. La machine administrative, telle un rouleau compresseur était en marche, prête à tout broyer sur son chemin ...
On m’enferma (à titre préventif bien sûr !) à la maison d’arrêt de Gradignan, dans une immonde petite cellule crasseuse que je partageais avec un dealer et un escroc. Je ne m’étendrais pas sur les journées passées dans cet univers cauchemardesque. J’avais du temps pour réfléchir et je gambergeais. J’étais obnubilé par cette pièce gauloise dont il fallait que je me débarrasse à tout prix ! j’étais arrivé à la conclusion que quelqu’un m’avait jeté un sort et que le seul moyen de retrouver la paix était de me défaire de la pièce en la remettant à un autre pauvre bougre qui subirait à son tour les tourments de la malédiction. Dire que ma démarche était égoïste et manquait de charité était un euphémisme, mais je m’en foutais. Il fallait à tout prix que je refile cette saloperie à quelqu’un !
Ce genre de situation permet également de faire le point sur ses vrais amis. Ceux qui prendront de leur temps pour apporter un peu de réconfort. Je pensais les compter sur les doigts d’une main ... j’étais encore trop optimiste ! personne ne demanda à me voir, ni mes anciens copains de fac, ni ceux du club de plongée, ni même mon frère... Seul mon patron me fit savoir, par l’intermédiaire d’un avocat, qu’il mettait fin à mon contrat ... naturellement il était désolé mais il savait bien que je comprendrais !
Si je ne voyais personne, comment pourrais je me débarrasser de cette putain de pièce qui me pourrissait la vie ?

Un matin, un fonctionnaire de l’administration pénitentiaire m’annonça que j’allais être entendu par un juge d’instruction. Vers onze heures, on me fit descendre dans la cour de l’établissement où attendait une fourgonnette bleue aux pare-brises grillagés. A l’arrière il y avait déjà deux types. Le plus proche de la portière avait à peu près mon âge. Il se tenait prostré, la tête dans les mains, les épaules secouées par des sanglots.
L’autre avait une vingtaine d’années, immense, le crâne rasé, des bras nus musculeux couverts de tatouages ... il me regarda sans me voir, son regard était fou !
Je m’assis en face du premier passager, l’autre me faisait peur. Je ressentais la même impression que face à un pitt-bull.
Un gardien entra et vint s’asseoir à côté de moi, après avoir vérifié que nous étions tous correctement entravés.
Nous sortîmes de la maison d’arrêt et la fourgonnette se dirigeait tranquillement vers Bordeaux quand le grand mec explosa. Il poussa un hurlement de bête fauve, une sorte de rugissement qui commençait dans les graves et finissait dans les ultrasons. Dans le même temps il se redressa en frappant la carrosserie de ses deux poings menottés. La tôle plia, puis, telle une masse d’armes, il projeta ses mains vers le gardien qui essayait désespérément de sortir son pistolet. Le coup fut si violent que le fonctionnaire fut soulevé de son siège puis s’écroula évanoui. Le jeune homme falot qui lui faisait face avait bondi et lui avait arraché son arme. Cet homme que j’avais pris pour un pauvre type dans une situation analogue à la mienne montrait maintenant un visage identique à celui de la grande brute. J’étais enfermé dans la cage de deux pitt-bulls enragés.
La scène n’avait duré que quelques secondes. A cet instant le véhicule freina et s’immobilisa.
Deux coups de feu retentirent. La glace qui nous séparait des conducteurs fut maculée d’une giclée de sang. Deux nouveaux coups de feu . La porte de la fourgonnette s’ouvrit brusquement. Encore un coup de feu. Un liquide rouge et épais me couvrit le visage. Le gardien à mes côtés venait d’être exécuté froidement par un type cagoulé qui hurlait.
- Allez Fanfan ! Rocky ! on se tire
Il pointa son arme vers moi. Un énorme revolver chromé au canon fumant.
- Qu’est ce qu’on fait de lui ?
Le grand type au regard fou répond d’une voix étrangement calme.
- Laisse le ! il fait ce qu’il veut, on s’en fout nous on se tire.
Deux motos s’approchèrent. Aux guidons des types en noir avec des casques aux visières baissées. L’un deux hurla.
- Les keufs ! grouille, faut se casser.
Mes deux anciens codétenus grimpèrent à l’arrière des motos. Dehors des sirènes se rapprochaient stridentes. Je descendis du fourgon les jambes flageolantes. Un truc mou était collé contre ma cuisse. En l’essuyant je réalisai qu’il s’agissait d’un morceau de cervelle. Je tombai à genoux et vomis.

Des cris, des portières qui claquaient, des sirènes. En me relevant je me retrouvai face à face avec un petit flic qui hurlait de façon hystérique. Je ne comprenais rien, j’avais toujours l’estomac dans la gorge et je n’entendais que des bourdonnements. Je me dirigeai vers lui en titubant, il hurla de nouveau puis une rafale...
La douleur fut atroce, elle irradiait dans tout mon corps et semblait jouer avec toutes mes terminaisons nerveuses, je glissai doucement vers le sol. Le contact rugueux du bitume chaud me sembla presque sympathique.

(-----)

Je me réveillai de nouveau dans une chambre blanche. Comme la première foi ! Les mêmes murs blancs, les mêmes perfusions, les mêmes chromes me renvoyant des éclats de lumière ... le même commissaire à mon chevet !
Il n’a pas l’air aimable, mais un peu gêné tout de même.
- Monsieur Faurot ! vous m’entendez ?
Je voulais parler mais aucun son ne sortait de ma bouche. Il s’en aperçut et me dit.
- Si vous m’entendez, clignez des yeux !
Je fermai les paupières et les rouvris à plusieurs reprises.
- C’est parfait ! Ce n’est pas à moi de vous annoncez cela mais ...vous avez eu la trachée artère perforée et peut être les cordes vocales touchées. J’espère cependant que nous allons pouvoir communiquer.
Je voulais hurler. Je n’avais qu’une idée en tête . Il fallait que quelqu’un me débarrasse de la pièce ! je ne pensais qu’à ça ! comment lui faire comprendre que ces histoires de « gangsters excessivement dangereux » je m’en foutais comme d’une guigne. Il s’obstinait bêtement.
- Il faut que vous nous aidiez monsieur Faurot. Est ce que vous étiez au courant de ce qu’ils avaient l’intention de faire ?
Il fallait que quelqu’un me débarrasse de la pièce !
- Vous avez clignez des yeux ! est ce que ça signifie oui ?
Il fallait que quelqu’un me débarrasse de la pièce !
- Je n’ai pas vu si vous aviez cligné des yeux ... monsieur Faurot est ce que vous m’entendez correctement ?
Il fallait que quelqu’un me débarrasse de la pièce !
Un autre homme s’approcha du commissaire. Ce devait être un médecin. Il prit le commissaire par le bras et l’entraîna vers le fond de la chambre. Je l’entendis dire au policier.
- Monsieur Faurot est fatigué ! je crois qu’il vaut mieux le laisser se reposer et remettre cet interrogatoire à demain.
Le commissaire s’en allait, le médecin revint vers moi.
- Je sais que vous m’entendez monsieur Faurot. Alors je vais vous expliquer ce que vous avez subi. Vous avez reçu trois balles. L’une vous a perforé la gorge, la seconde à transpercé les poumons et la troisième à gravement endommagé votre humérus. Pour l’instant nous espérons sauver votre bras droit, vos poumons ont été rafistolés mais il n’y aura pas de problème de ce côté. En revanche pour vos cordes vocales le pronostic reste très réservé.
A ce moment une infirmière pénétra dans la chambre pour demander au médecin de passer voir une urgence.
Mon obsession revenait lancinante : Il fallait que quelqu’un me débarrasse de la pièce ! Il fallait que quelqu’un me débarrasse de la pièce !
Je n’avais plus de voix, j’avais perdu pour longtemps l’usage de mon bras, on me prenait pour un criminel doublé d’un assassin ... comment obtenir que quelqu’un me déleste du cadeau maudit ? Je m’endormis en proie aux pires cauchemars.

Il devait être aux environs de minuit lorsque j’entendis la porte de ma chambre s’ouvrir doucement. L’infirmière de garde à l’étage entrait en poussant devant elle une desserte à roulettes recouverte de médicaments.
C’était une très jeune femme, blonde aux cheveux courts, aux yeux bleus avec un visage d’ange. Elle se pencha au dessus de moi. Elle sentait le patchouli.
- Vous dormez monsieur Faurot ?
J’avais les yeux grand ouverts.
- Comme vous devez souffrir !
Je clignai des yeux. Oui j’avais mal ! une douleur atroce embrasait ma poitrine. Elle souriait. Ses dents d’une blancheur éclatante étaient magnifiques.
- Je déteste voir les gens souffrir. Il faut que je vous aide monsieur Faurot. C’est trop terrible, cette souffrance que je lis dans vos yeux.
Un doute affreux s’insinua dans mon esprit. Elle continuait de murmurer à mon oreille.
- Vous étiez sans doute très beau avant cet horrible accident ... ce sera encore plus difficile à supporter. Vous ne devez pas retourner dans cet état auprès des gens que vous avez aimés ... qui vous ont aimé. Vous souffririez trop !
Dans un souffle elle prononça dans le creux de mon cou.
- Vous voulez que je vous aide à ne plus souffrir ?
Son haleine était tiède mais un long frisson glacé parcourut mon dos.
« Non ! je ne veux pas mourir. Je veux que mon cauchemar cesse mais je ne veux pas mourir. »
Elle détachait la perfusion et la remplaçait par un flacon d’un autre liquide.
- Tu vas voir, tu vas cesser de souffrir et pour t’aider je te réserve une petite surprise.
Elle s’était relevé et se tenait au dessus de moi. Lentement elle déboutonnait sa blouse. Dessous elle ne portait rien. Elle était nue et vraiment très belle ! elle approcha ses seins magnifiques de mon visage. Ses mamelons étaient durcis par l’excitation qui la gagnait. La voix légèrement altérée, elle murmura.
- Tu me trouves à ton goût ? Penses à moi là où tu vas !

Je me sens partir... il faut que je ferme les yeux parce que je suis vraiment très fatigué. Ma dernière pensée est pour cette pièce que je n’ai pas réussi à fourguer !

(-----)

La campagne charentaise s’est parée des couleurs de l’automne. Une activité inhabituelle règne dans les vignes de l’île d’Oléron où se terminent les vendanges. Le crû de cette année promet d’être bon.
Deux femmes discutent sur le pas de porte d’une charmante petite maison de pêcheur, basse, blanche aux volets vert céladon. Des cris interrompent leur discussion. C’est un gamin qui courre en riant aux éclats.
- Maman ! maman !
- Oui Jérémie, qu’est ce qu’il y a ?
- Maman, regarde ce que j’ai trouvé dans le jardin.
Le bambin doit avoir cinq ou six ans. Il tend vers sa mère une main maculée de terre. Lorsqu’il desserre les doigts, au milieu de la crasse brille un jolie pièce d’or qui paraît très ancienne. Sur la face apparente on peut distinguer une sorte de cheval avec une tête humaine aux cheveux longs et ondoyants.

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