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  • La paille à Nora.

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    2. La paille à Nora.

Patrick G. Delay

Nouvelles 17 septembre 2007
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Pourquoi ce titre, curieux. Que vient donc faire Nora dans mon fulgure, l’ai-je donc invitée ? Je ne m’en souviens pas ! Mais non, suis-je bête, « La paranoïa » bien sûr. Mais qui est cette Noïa, où sont mes cachets.

Ce soir nous recevons des invités. Sans doute ma dernière soirée. Je le sens, comment cela va-t-il arriver, je ne saurais le dire, je suis sur mes gardes.
Les Gonzagues viennent d’arriver suivis des Dumoulin. Nous sommes six à table.
Nous prenons l’apéritif sur la terrasse, je donne le change, mais mon estomac est noué. J’ai manqué trébucher, j’aurais pu me tuer, le piège était un peu gros, simple avertissement ou coïncidence ?
Ma femme m’a lancé un « Attention chéri », mais l’a-t-elle lancé juste avant que je ne trébuche, ou juste après, je ne saurais le dire. Devant nos invités j’ai conservé mon calme.
Le repas s’est déroulé sans encombre, j’ai pris soin d’essuyer mes couverts. J’ai fait goûter le vin à Georges, j’en ai profité pour échanger nos verres, tout ça sous l’œil de mon épouse qui n’a pas laissé transparaître la moindre émotion ; elle est très forte.
Nous avons servi le café au salon, je me sentais alors détendu, et là horreur, elle a frappé. Le café avait un goût atroce, j’étais fait. Marianne Gonzagues a grimacée et ma femme a réagi.
- Quelque chose ne va pas.
- Non, rien le café est juste un peu fort.
Voilà, nos invités s’en sont allés. Je reste seul avec elle. Mis à part cette angoisse qui me tenaille, je ne ressens encore aucun symptôme, le poison doit agir lentement.
- Tu sais ! Me dit-elle soudain.
- Je te remercie, de n’avoir pas bronché pour le café, je sais que tu détestes le Robusta mais je n’avais plus que ce paquet là.
D’un seul coup, je me trouve stupide, j’ai osé douter de ma charmante petite femme. Je m’en veux.
Nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre.
Mais demain, il faudra que je me méfie, demain.

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