Derrière les fenêtres fragiles de mon nid, quelques traces de pinceaux, chargées de blanc, ont redessinés l’horizon... Une Pluie de pureté, sur une forêt dénudée, desormais réhaussée d’un voile immaculé. Bruit de pas étouffés, les échos de la ville pour un temps oubliés... Mère Nature se repose dans des draps de glace. Une impression de virginité, pointillisme de beauté, comme une pause tant éspérée...
Derrière la vitre froide, un paysage de clarté, l’ailleurs favoris, ou les perles d’une autre vie. La chute est lente, douce et silencieuse... Ici, on chuchote, on murmure. Un cri pourrait rompre l’harmonie, aussi, s’il vous plait, pas de bruit, chut...
Et en posant là, un regard emplit de curiosité, vous verrez un petit chemin s’enfuir dans l’immensité. Un manteau, une écharpe, gants de laine... Mais l’âme nue, ouverte aux éclats à venir. A l’orée, un immense rhododendron, trois oliviers, quelques pierres... Les branches ombrées se courbent sous la charge du blanc. L’herbe endormie se plie au rythme des pas lents. Plus qu’une simple promenade, il s’agit ici d’ouvrir son cœur, son âme, ses yeux ! Devant vous s’étend le Bois Blanc, où jadis furent semés, graines de chênes, graines de hêtres, graines d’Amour de notre Mère !
Et à la croisée des chemins, main dans la main, j’aimerais vous emmener au profond de ce Bois, qui cerne les murs de mon logis, une marche paisible, parsemée des blancs de Neige et des ambres d’Automne. Une heure de solitude, à des années lumières du monde, une heure, pour admirer ce que la Nature a de plus beau, un espace abandonné, une colline dissimulée... Ici, rien d’autre qu’une Pluie de flocons délicats, une cathédrale cisellée de dentelles végétales... Oubliez vos capitales, ici, l’Homme n’a posé que peu de pierres et peu de pas.
Au bonheur d’être la proie des éléments, les doigts rougis, les joues empourprées, le corps transi... Ici, les parfums de Terre courrent sur les peaux emmitouflées, comme une étoffe aux senteurs poivrées, une soie douce, un tissu de simplicité.
Prenez une heure, laissez vous aller tout au long du chemin, serrez ma main... J’ai dans mes poches, les clés d’un ailleurs, qui se fout du demain... L’Instant compte plus que tout, Carpe diem d’âme, je laisse ma Reine Nature décider du sens de mes pas. Et Neige ne propose qu’une direction, un "tellement-tout", enluminé de blancs et de riens... Juste l’attrait des lumières, un avenir aux sublimes refrains !