La bête était tapie dans l’ombre. Je guettais, prêt à intervenir, elle ne se montrait pas.
Je savais qu’elle était là, guettant, le moment où ma vigilance faillirait pour porter l’attaque. Combien de temps pouvais-je tenir. Vouloir la débusquer, aller à sa rencontre, sur son terrain, me semblait trop risqué, c’était, au dessus de mes forces.
Fatalement je succomberai à la fatigue, elle surgira alors pour investir ce qui me reste de territoire.
J’ouvris un œil. Assis à même le sol, adossé à un mur je devinais plus que je ne le voyais le décor qui m’entourait. M’appuyant contre le mur je me relevai péniblement, fis un pas, trébuchai contre une masse inerte.
Le souvenir des lieux me revint subitement et, tâtonnant quelque peu, j’allumai la lampe de chevet.
Une femme gisait à mes pieds, silencieuse, morte.
Je me laissai glisser contre le mur, jusqu’à m’asseoir, mon regard ne pouvant se détacher de ce corps sans vie.
La bête avait saccagé tout mon domaine. J’étais furieux, haineux ; je partis à sa recherche pour en finir avec elle.
La tumeur a gagné du terrain, dit le professeur. Il semble avoir perdu une bataille mais je ne serais pas surpris qu’il parvienne encore à la faire régresser.
L’activité de son cerveau passe par des phases d’intensité phénoménale entrecoupées de périodes de calme plat, d’une quasi-mort cérébrale.
Pensez-vous qu’elle soit la cause du meurtre de sa femme ?
Qui sait ?
Vous jouez à la console, commissaire ?
Lui, est passé derrière l’écran.
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La Bête
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Encore un ex petit fulgure.
L’entonnoir d’ la folie a des parois abruptes.
Pas la moindre aspérité où se raccrocher.
Voyageur de l’esprit n’y cherche aucun’ aide
Car tel un petit trou noir il va t’absorber.
G. Bodhir