Oraclide marche sur le bord de la rivière qu’il aime tant, il se fait guider par le chant mélodieux des oiseaux qui ornent la forêt. Ecoutant le ruissellement de l’eau qui se heurte au caillou, il remarque les quelques truites qui sautent au-dessus de l’eau pour remonter le courant. Il en salive d’avance, ces quelques poissons vont lui servir de repas mais encore faut-il que la pêche soit bonne. Il pose son sac et sa canne à pêche pour se préparer à attraper quelques sauterelles qui lui serviront d’appât. Son habilité ne lui fait pas défaut, il arrive à obtenir quelques sauterelles dont il démunit les ailes pour les rendre plus alléchantes. Prenant place, caché derrière un buisson afin que la proie ne le remarque pas, il lance le fil de sa canne dans le ruisseau. Il s’arme de patience comme l’arbre qui reste immobile tout au long de son existence. Il reconnaît que l’homme mange du poisson et celui-ci aimerai bien avoir la vie sauve, mais lui-même mange les quelques insectes qui se perdent le long de la rivière, l’homme, le poisson et la sauterelle font partis d’un écosystème, c’est ainsi ! Après une bonne demi-heure d’attente une truite mord, elle est pris au piège, sa vie s’arrête là afin de prolonger l’heureuse vie d’Oraclide. Notre homme est fier de sa prise et son ventre qui gargouille en est d’autant plus content. Mais sa victuaille crue est bien fade, Oraclide allume donc un feu à l’aide des quelques allumettes qu’il a emportées, il regarde les quelques flammes qui dansent et il se demande comment cette magie opère, les mystères de la nature le fascinent, tel est la philosophie d’Oraclide. C’est justement pour cela qu’il a quitté la ville, il se sent oppresser par l’homme qui veut tout expliquer, ce cerveau scientifique qui donne une explication à tout ce qu’il voit et même à tout ce qu’il ne perçoit pas directement comme les galaxies de notre univers. Oracle, lui, veut retrouver une âme d’homme proche de la nature, marchant au gré des ses instincts de survie comme manger et dormir.
De quoi à peur Oraclide dans cette nature ? Sûrement pas de mourir de faim, il connait les coins de la forêt où trouver de succulentes baies, ces myrtilles si bonnes pour nos yeux grâce à leur vitamines, ces groseilles, framboises et mûres riches en glucides apportant les sucres rapides qui servent d’énergie principales pour le corps. Mais aussi les noisettes, les cerises et les savoureuses fraises des bois. Ou encore les champignons qui poussent le plus souvent par temps humides. Vous voyez bien qu’Oraclide ne mourra pas de faim. Mourir de soif ? Il connaît une source d’eau potable bien cachée, dans le fin fond de la forêt, elle hydratera son corps et lui fournira les minéraux essentiel à son bien être, de plus, elle est dépourvue de nitrate et de calcaire que l’on trouve à profusion dans l’eau des villes. Ces ressources quasi éternelles ne peuvent que satisfaire les besoins physiologiques d’Oraclide.
Et mourir d’ennui, certainement pas ! Oraclide contemple, il est captivé par ce qu’il entoure, chaque jour est pour lui un jour nouveau. Selon lui, la nature recèle des secrets sur la nature humaine, des leçons de vie. Il tire des enseignements sur l’observation des petits insectes ou volatiles ou bien encore des simples pierres qui parsèment les sentiers.
Néanmoins, il reste un marginal, un homme refusant la ville pour un paysage plus naturel, refusant l’aliénation de l’homme au travail, refusant la notion d’argent. Ces idées sont claires, il quitte la ville qui rejette ces pensées les plus profondes, il veut vivre libre. Il se fait une raison, il a choisi l’amour de la nature par compensation.