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Nouvelles 7 octobre 2005
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« Quod me nutrit me destruit »

« Goule : Démon femelle qui, selon les superstitions orientales, dévore les cadavres dans les cimetières » (Le Petit Larousse)...

Je ne saurais dire depuis combien d’éons j’attends assise sur cette pierre au milieu de ce cimetière… Je ne saurais dire non plus si c’est le jour ou la nuit tellement le ciel est couvert et tellement tout semble gris.
Autour de moi le vent souffle violemment, charriant poussières et regrets mais je ne ferme pas les yeux, jamais.

J’attends le retour des Hommes.

La dernière fois que je les ai vus me semble si lointaine pourtant…
Ils venaient, comme ils l’avaient toujours fait auparavant, enterrer l’un des leurs. J’avais alors épié leur longue et triste procession funéraire depuis mon caveau favori. Tous habillés de noir et le visage éteint, ils avançaient l’âme en peine en suivant mon futur festin.

La nuit venue, il me fallut de longues heures pour atteindre le cercueil. Mais quelle ne fut pas ma récompense ! D’abord surprise pas la petite taille de celui-ci, j’y découvrais à l’intérieur une enfant, belle, de longues boucles blondes, une vraie poupée…

La serrant amoureusement contre mon sein, je la berçais tendrement, faisant presque attention à ne pas la réveiller… Et redessinant inlassablement les courbes de son visage de mes serres malhabiles, je regardais, presque hypnotisée, la perfection de ses doux traits angéliques que l’âpreté de la Vie n’aurait jamais le loisir d’abîmer.

Un visage… si différent du mien.

J’ai attendu longtemps avant de la dévorer.

Ce fut, je crois, mon dernier repas.

Peu de temps après, les miens se sont enfuit vers les profondeurs de la Terre, me disant que j’étais folle de rester là à attendre je ne sais trop quoi, car le monde des humains allait maintenant s’effondrer et disparaître à jamais. Emporté par la folie et la haine, l’Homme s’était lancé dans une ultime guerre sans pitié contre son pire ennemi : lui-même.

C’était juste avant que le ciel ne s’embrase… La nuit pendant un court instant c’était faite jour… Puis la pluie noire, brûlante, avait commencé à tomber… mêlant les cendres des anciens royaumes aux larmes d’un monde désormais à l’agonie.

Et je ne saurais dire depuis combien d’éons j’attends assise sur ma pierre au milieu de ce morne cimetière… Je ne saurais dire non plus si c’est le jour ou la nuit tellement le ciel est usé et tellement tout semble flétri.
Autour de moi le vent souffle violemment, charriant poussières et regrets mais je ne ferme pas les yeux, jamais.

Malgré tout, je sais que mes Hommes reviendront un jour… alors j’attends.

Même dans la Mort, j’attends.

 

 

 

 

 

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