Hier matin je suis mort. Mes pensées, mes joies, mes chagrins, mes émois, même mes rires avaient changés. Une personne, une seule, peut changer votre personnalité. Parce que je voulais la suivre, li plaire, m’adapter à elle. Je vais d’erreurs en erreurs. Simplement elles sont trop importantes pour que je les remarque.
Alors je change petit à petit, m’éloignant moi-même et, du même coup, m’éloignant de la personne qu’il faut aimer avant toute autre chose : soi-même. Ne plus s’aimer correspond à essayer de vivre avec une personne que vous ne pouvez pas supporter. Pire, cela correspond à se dédoubler. Le dédoublement intervient quand vous vous apercevez que vous ne faites pas ce que vous aimez. A ce moment-là, j’entre (moi, le vrai MOI) en conflit avec l’autre que j’ai moi-même créé.
Combat perdu d’avance puisqu’une des deux nouvelles personnes qui vous composent va perdre. Je gagne à 50%, je perds à 50%. Tous mes combats quotidiens se finissent de la même façon.
J’entame alors un lent processus de complaisance et d’autodestruction. Je fais l’erreur de commencer à tolérer ces deux personnes en moi, ou cette nouvelle personne, je ne sais plus très bien. J’arrive à vivre avec parce que je ne vis plus avec moi. J’ai fait ce choix, inconsciemment, voulant rester avec celle que je croyais aimer mais qui m’a détruit à moitié.