May regardait la pluie s’écouler au-delà du ciel, assise sur son appui de fenêtre, savourant la chaleur de son radiateur, à penser... Elle aurait aimé maintes fois tomber, éclater en mille et en finir avec la vie.
Non, elle devait rester. Se battre et lutter. Pour sa cousine, au moins...
Au soir, elle déambulait dans la rue, se précipitant pour ne pas trop casser de gouttes, qui de toute façon étaient condamnées à se briser sur les pavés. De toutes ces gouttes, il y en avait une invincible, qui résistait même pendant l’été et ses plus rudes températures. Elle était forte, et son cœur d’or. May sourit mélancoliquement, puis se précipita vers la rue du Ruisseau.
La petite pensait être plongée dans un chagrin uniquement réparable par le temps, mais elle se trompait. Sa vie lui réservait bien d’autres rencontres et amitiés inattendues. Et des rêves. Des tonnes de rêves dont elle devrait se détacher. Des amis également, dont elle devrait se défaire... Mais aussi beaucoup de prises de têtes.
Le vent redoublait au dehors, le ciel ne cessait de pleurer avec elle, blottie contre sa grande soeur, qui parlait sans s’interrompre pour la réconforter et l’endormir.
Pourquoi, d’ailleurs, tant d’attention et de tendresse, d’yeux et ouïe, alors qu’elle ne le méritait pas ?
Doucement, elle s’envolait dans les bras de Morphée, et sa main relâchait son étreinte.
L’orage peu à peu se calmait, sa grande soeur de ses nuits la laissait partir pour un temps éphemère...