Faut toujours avoir de bons sentiments à son égard. Pas oublier que si jamais on se sépare, on est mal. Et c’est ainsi qu’un jour, j’ai vraiment eu peur de moi...
J’aurais dû me rappeler quand je me suis vu partir. J’aurais dû crier : " Hey toi ! " ou m’épeler : " T.O.I ". Mais non, j’ai rien fait et je me suis séparé. J’ai filé sans me retourner.
Pourtant, au début, je m’entendais bien : " Pas si fort ! " même que je me disais, " Tu vas finir sourd ! ". J’oubliais de vous dire que je me tutoyais comme si je me connaissais bien. A force de vivre ensemble, on devient un peu intime.
J’avais passé de superbes années avec moi-même et, si la séparation a été très difficile, elle n’a laissé aucune trace. Rien en apparence : je suis devenu moins que tout seul.
Un matin, je me suis ainsi réveillé sans corps comme si j’étais mort de moi, moi qui me faisais mourir de rire avant. Remarque (je te tutoie aussi pour faire comme si je me parlais à moi-même. Je peux ?) j’avais plus à m’habiller. C’était toujours ça de gagné mais je ne pouvais plus me voir et c’était gênant pour me laver les dents. Dire qu’avant je me regardais déambuler dans la rue sans trop savoir comment m’aborder ! Par devant ou par derrière, je n’osais me surprendre et me faire peur. Alors je me laissais aller. Grand fou que j’étais !
Là, je dois l’avouer, j’ai eu un choc. J’aurais voulu m’enfuir et comme j’avais plus de jambes j’ai pas pu... du coup, j’ai pleuré, longtemps et soudainement je me suis retrouvé et j’ai su tout de suite que je m’étais revenu !
" Ouf ! " me suis-je dit en m’embrassant, " Tu t’es fait peur ! " Alors je me suis promis de ne plus recommencer et jamais plus d’essayer de me passer de moi-même car (c’est peut-être bête à dire) je m’aime en boucle (en bouche aussi mais m’embrasser tout seul je trouve ça dur).