Dis-moi ce courroux qui torture ton âme quand le destin s’acharne à dresser sur ta route les écueils portés par le vent. Quand l’absence est regret et la haine plus forte que la tendresse. Quand les larmes te brûlent les yeux comme les lames acérées qui laminent tes pensées. Quand nos doigts qui se frôlent ne font naître qu’ennui sur ton front qui se plisse.
Dis-moi cette lassitude qui s’empare de ton cœur quand l’aube grise se lève au matin de ta peine et que tes mots d’amour se transforment en soupirs. Dis-moi ces silences qui écorchent mes lèvres quand la douleur qui m’emporte n’est que le mal de toi.
Dis-moi ce qui te fait sourire quand ton regard s’égare dans l’éther troublant d’un soleil éclatant et que je retiens les gestes m’attirant à ta peau. Dis-moi quels sont les yeux qui t’éloignent des miens quand tes mains dessinent dans le vide les ombres du désir.
Dis-moi ce qui t’apaise quand le crépuscule se couche sur tes rêves et que je te perds au hasard de mes espérances. Dis-moi enfin toutes ces pensées qui animent tes pas quand l’aurore d’un jour nouveau fait rougeoyer le ciel, quand ma main se consume de ne pouvoir prendre ta main et que ton regard sait ce que ton âme nie.
Dis-moi ce que tu veux mais ne perds pas de temps. Il court, il vole, il s’évapore tant est si bien que ton dernier adieu est devenu éternité.