Comment servir l’Homme
Pour vous, Mesdames
Chaque jour que Dieu fait, vous vous demandez comment servir l’homme et l’homme vous en sait gré … Voici quelques conseils qui vous vaudront, je l’espère, l’estime émerveillée de vos amies…
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Choisir un spécimen de bonne fraîcheur, à la chair jeune et tendre ; élevé sous la mère, il n’aura pas de gras superflu. Après l’avoir battu pour l’attendrir, le faire mariner un certain temps –au moins une nuit- de façon à le mettre en condition pour obtenir une viande ferme et parfumée.
Chez l’homme, tout est bon, il n’y a rien à jeter ; toutefois, les amateurs de parties fines privilégieront les endroits les plus charnus, tels que les joues avant et arrière.
Eviter de débiter l’animal, ce serait une erreur qui vous priverait du meilleur de l’homme ! Il faut le cuire d’un seul tenant pour le présenter sur un grand plat d’argent avec de la ciguë dans les oreilles. Si l’on n’a pas de récipient assez grand pour l’accueillir, on l’attachera par les pieds dans la cheminée et on le fera cuire à la ficelle, comme un gigot (à l’ail) de tyrannosaure.
Certains représentants de l’espèce (dits « Homo erectus masos ») apprécient particulièrement ce traitement qui confère à leur chair une vigueur et une fermeté accrues. Ne pas lésiner sur les épices : elles favorisent la consommation de l’homme de même, par exemple, que le gingembre et le lait de noix de coco. La chair de cet animal est à consommer sans modération. On sucera sans retenue tout ce qui ressemble à un os : leur moelle blanche est exquise.
Ce ne sont que quelques conseils préliminaires et généraux qui seront développés dans nos rubriques ultérieures. Nous engageons nos lectrices cordons roses et bleus à nous écrire pour nous faire part de leur expérience en la matière. Toutes les suggestions seront les bienvenues.
Le cuistot
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