« Tu n’ as rien vu à Hiroshima ... Rien »
« Si, j’ai tout vu à Hiroshima ... Tout »
Peau lisse de tes reins ... Des cadavres debout,
L’ombre blanche d’enfants sur le mur d’une école,
Les femmes, les hommes, dont la peau se décolle ...
Et la pluie qui transforme nos cendres en boue.
« Tu n’as rien vu à Hiroshima - J’ai tout vu ! »
Il ne reste rien d’Hiroshima, qu’un sol nu.
La ville aux mille saules, soudain décapités,
A vu mille soleils dans le ciel de l’été ...
La chaleur de ton sein et l’enfant calciné ...
Huit heures du matin, pose sur moi tes mains,
L’amour et l’amour seul, peut sauver de l’enfer,
De ses rives de lave et de ses pluies de fer ...
Peau lisse de tes reins et chaleur de ton sein,
Tue vite mon désir que je puisse mourir.
Un oiseau de métal porte un enfant de mort.
Comme mille soleils offerts au Mikado
Une fleur vénéneuse en l’azur a éclos,
Soufflant les mille saules, amplifiant les échos
Du rire de Satan qui nous poursuit encor.
« Que demeurait le lendemain ? » - Rien ! Rien
Que des cendres au vent offertes, rejetées,
De ceux qui sont tombés, recouverts de leurs mains,
Décombres dérisoires et poussières d’humains.
... Rien.