Ce matin la marée est basse
et l’océan semble lui aussi se réveiller doucement.
L’ondulation à la surface de l’eau,
paresse dans des flottements lourds
comme fatiguée par le mauvais temps d’hier soir.
L’océan se pavane entre les rochers à
ne plus vouloir exprimer le moindre mouvement.
Son bleu du matin l’habille de couleurs pastelles
qui s’étalent sans remous jusqu’aux limites de l’horizon
et se perdent dans une brume légère
qui voile tendrement les silhouettes des montagnes.
Le sable est vierge de toute trace,
l’eau de la nuit lui donne la peau douce
et mille reflets d’étoiles brillent encore dans la clarté matinale.
Les vaguelettes nonchalantes n’en finissent plus de bailler
en se prélassant l’une après l’autre sur le bord du rivage.
Leur écume blanche n’est plus qu’un semblant de vie
qui s’attache précieusement à elles
pour ne pas sombrer dans l’ennui.
Le vent souffle agréablement vers le large
sans rencontrer de résistance,
il agite timidement les drapeaux.
Pas de quoi gonfler une voile
mais il est encore trop tôt pour s’exprimer autrement.
Pas d’étoile ni de lune à regarder ce matin
et pourtant mes yeux se sont émerveillés
comme dans la plus belle de mes nuits.
La quiétude de l’océan a ce regard
qui nous accroche gentiment par le cœur
pour le temps d’une ballade
et d’un court dialogue avec lui.