Aujourd’hui au revoir...C’est mon départ incertain ! Pour où ? je ne le sais pas, je m’en vais comme l’a dit Verlaine au vent mauvais, je quitte la maison plein de regrets , plein d’amertume, mais aujourd’hui je pars !
Regarde ma mie cette ambulance blanche qui attend, je pars et jamais reviendrai.
La maison est belle vue de la chambre avec les croisées ouvertes mais regarde comme elle est belle comme ça allongée.
Je file sans mon cœur et je vis dans les éclairs bleutés ton angoisse. Regarde encore comme cette maison est belle vue des étoiles ! Je te vois derrière moi sur la route, je me vois, inerte dans ce coma ambulancier. Je vis sans mon cœur sans mon corps mais je ne peux joindre mes deux pieds alors je bouge mon esprit et l’homme m’a dit :
- Ne dormez pas, restez avec moi !
Lui je ne le connaissais pas ni mon cancer d’ailleurs. Nous n’avions d’yeux que pour toi dont le regard embrumé de sanglots me fixait sur cette porte blanche et urgente.
La voiture à pénétré la ville dans le silence du soir et ses éclairs bleus balayaient les murs sans souci des braves gens qui dorment bien. Puis ce fut la barrière électrique, le coma évidemment, des blouses , des odeurs, des coups sur la poitrine et ce moniteur qui n’en finissait plus de tirer un trait sonore sur ma vie.
De la haut j’ai bu tes larmes et me suis mis à briller comme un phare pour naufragés.
La maison est vide dis tu, pourtant si elle ne sent plus mon tabac, ton âme auréolée brille ici pour moi comme une étoile au firmament.