Le con remonte à la plus haute antiquité, comme en attestent les fouilles récentes réalisées par deux archéologues Français à l’ouest du rift africain, où ils ont presque trouvé les restes magnifiquement conservés d’un spécimen très con, caractère avéré par une certaine manière d’avoir l’air heureux d’être là, de s’y être installé bien avant tous les autres, et confirmé par le fait qu’il cramponnait entre ses doigts une pierre sculottée représentant Lady Di, objet manifestement apocryphe, et dont les recherches ultérieures auprès de sa banque ont prouvées qu’il l’avait acquis peu avant pour la somme faramineuse pour l’époque de 17 Veuhpafergols.
Les recherches se poursuivent. Elles sont inutiles. Le premier con est bien connu, c’est Adam. Souvenez vous de l’histoire. Comment peut-on être aussi con ? Le con d’Eve dont tout le monde descend n’est rien à côté de la connerie d’Adam, qui se transmet depuis de génération en génération, franchissant siècles et millénaires jusqu’à nos jours, et touchant une très large part de la population que tout un chacun estime à environ 80 % de ceux qui l’entourent, et dont vous craignez peut être de faire partie vous aussi : pas con.
Rassurez vous. Malgré son apparente domination statistique, le caractère universel de la connerie tend à s’affaiblir, à s’affadir, à s’étioler, à rester au lit le matin, de telle sorte que, bien que ses effets continuent à se faire sentir au quotidien des activités humaines, il devient de nos jours très difficile et très rare de tomber sur un vrai con, et vraiment très improbable d’en être soi même un spécimen de pure race.
Partout présente mais presque jamais sous forme pure, la connerie tend à perdre de son influence. Certains se mettent à penser. Il naît des projets intelligents. Des collectifs se forment qui ne sont pas uniquement au service de l’ambition de quelques uns. L’industrie manque de vrais cons. Les services manquent de vrais cons. Le commerce manque de vrais cons. L’administration manque de vrais cons. Et voilà que Jacques Villeret casse sa pipe sans avoir assuré sa suite !
Bref, la connerie est partout, mais où sont les vrais cons ? Où est le con intégral, l’archétype énorme, le concentré ou l’essence du con ?
Le marché prometteur du con insoluble, incontestable, sphérique, s’ouvre à nous, à condition d’agir vite, vite et bien. Il nous faut rapidement reconstituer un vivier de cons, en tirer les plans. Ensuite, on les fabriquera en Chine, et grâce à nos prix plus bas, on inondera le marché.
Mais comment, me direz vous, reconnaître un spécimen pur, minéral, opposable ?
J’ai longtemps réfléchi à cette difficile question, et j’apporte ici la réponse : le vrai con a l’air heureux, comme notre spécimen quasiment découvert par les archéologues. Mais surtout, ceci : le bonheur du con rend heureux tous ceux qui en sont les témoins.
Alors, maintenant que vous savez les reconnaître, attrapez les tous, et méfiez vous de la contagion !