Je ne te comprends pas, toi qui me parle
Etranger dans ta langue, si triste
Je sais que tu parles de la vie, de la lune,
Et des malheurs de la Terre
Des malheurs de ta vie
Je ne comprends pas, ta seule larme
Qui perle dans ta langue, si triste
Je sais que tu me parles, poète, de ta vie d’ infortune
Et de tes malheurs qui m’atterrent
Des malheurs de la vie
Tu es si loin maintenant, mort certainement
Et de ma main, s’écoule dans le vent, un peu de sable de cette plage
Sablier d’un instant, sablier de la vie qui abandonne à la nature ton esprit.
J’ai senti la brûlure de la balle, j’ai senti la douleur de cette misère
J’ai senti le doigt qui disait : Silence !
J’ai lu ta conscience,
Vainqueur ailleurs !
On m’avais dit, on t’avais promis
Plus jamais ! mais aussi
De l’amour pour toujours
Et tu as dit : « Ici je t’aime
La lune resplendit sur les eaux vagabondes.... »
« Ô la croix noire d’un bateau.
Seul.... »
Alors elle s’est allongée sur la plage, tout près de toi, dans l’ombre de ta vie
Lasse de tant de tristesse, usée par trop d’amours inavouées
Tes amours, pourtant si simples mais tellement inaccessibles
Poètes je lui parlerais, je serais ton facteur
Et j’emmènerai ta lettre
De cet amour si fort qui passe par dessus la vie
Bien au-dessus de la mort
Et je lui dirais « Aqui te amo »
Aqui te amo...Aqui te amo ..toujours
Voilà je t’ai tout dis
Mais toi dis moi si je n’oublie rien
Que demain, demain les croix des bateaux s’élèveront, blanches et fières
Que la mouette d’argent s’accrochera au soleil couchant
Et qu’ici ou ailleurs ce sera toujours « Aqui te amo »
Mes baisers s’attarderont sur tes graves bateaux
Justes, mais si tristes, comme un jour sans soleil
Où les vagues brillent de toutes leurs tristesses..
Aqui te amo
Et que de ces poussières de sable qui fuient ma main, deviennent ton encre !
Bernard Blazin