Je l’aime, depuis le premier jour où je l’ai vu. Je l’aime ! Tellement que j’en perds souvent l’appétit. Il m’aime ! Il le dit, souvent, la tendresse déborde de ses yeux si bleus. Cela fait cinq années que nous vivons ensemble.
Il rentre toujours tôt après son boulot, jamais une minute de retard, et après les baisers tendres et fervents, nous partons en ballade, j’aime marcher il le sait, et il fait toujours tout pour me faire plaisir. Le soir, nous allons au restaurant, il n’aime pas faire la cuisine, et moi ! J’en suis incapable, à part l’ouvre boîte, je n’ai aucun talent culinaire. Ensuite à la maison, tendrement enlacés nous regardons parfois la télévision, j’aime les émissions nature et découverte. Quand l’heure vient de se coucher, ma tête posée sur son épaule et sa main qui me rassure caressante et aimante, nous nous endormons tendrement enlacés.
Chaque fin de semaine nous partons en voyage, la montagne que j’aime par dessus tout, il a appris à l’aimer aussi, la mer où j’aime à nager dans les vagues salées, les forêts, les lacs, rien ne l’arrête ! C’est un amour un homme parfait, toute femme en rêverait, et c’est avec moi qu’il vit. Certes nous ne sommes pas mariés mais c’est tout comme. A quoi bon une signature au bas d’un papier ?
Tout allait bien jusqu’à ce soir, je l’attends comme à l’accoutumée à 17 h 30 précises.
La nuit tombe et il n’est toujours pas là, je m’inquiète ça ne lui ressemble pas..., alors que je guette son arrivée par la fenêtre du salon je le vois descendre d’une voiture, et sans aucune gêne embrasser une ravissante jeune femme en tailleur blanc !
Je hurle depuis le balcon. Il lève la tête et dans un sourire me dit :
- ne t’inquiète pas ma chérie, ce n’est rien, j’arrive !
Quel culot ! J’ai tout vu ! Et il ose se moquer de ma détresse ! Il a une femme dans sa vie !
Il monte, comme si rien n’avait changé, m’embrasse tendrement, et nous partons en ballade, il est comme toujours, plus heureux peut être. Il me parle, m’assure que ce soir nous irons au restaurant comme d’habitude. Je boude, il ment si honteusement, comment peut-il faire semblant d’ignorer que je les ai vus par la fenêtre.
Il est 20 h et nous sommes à table mais, tout est différent. En face de lui cette femme en tailleur blanc qui lui sourit, elle me parle détachée comme si tout était normal. Je rengaine ma jalousie et fait mine d’accepter sa présence, après tout ce n’est peut être qu’une idylle passagère ! Je suis la seule femme de sa vie, il me l’a dit trop souvent, et ses yeux ne mentaient pas !
Le serveur prend la commande et lui demande en me regardant gentiment :
- et pour cette beauté toute frisée ce sera ? Un bol d’eau et quelques restes comme d’habitude ?
Encore heureux qu’il n’oublie pas ma gamelle !
Je déteste cette femme !