Déféquation

Elle avait un goût dégueulasse, un goût décevant mais un goût délicat.
Nous avions bien deviné, il ne l’avait pas vraiment détesté. Il a d‘abord, nous disions déjà cela avant son déclin, été déçu. Déçu, de quoi ? Nous avons tenté de lui demander … Il n’a jamais vraiment voulu le dire. Il ne s’est jamais décloisonné et il a été détruit. Dead, avec un grand D. Et puis quelle idée de manger une lettre !
En plus il l’aimait bien sa lettre …
Nous pensons qu’il l’a toujours regretté mais c’est la vie qui veut cela …
Chut ! Ecoutons !
Un battement, un murmure, un souffle, un pas, une petite Musique, une Musique certainement africaine.
Il se lève, il veut parler, ses lèvres hésitent et elles éclatent ! Un immense sourire !
Alors son corps commence à se balancer, vibre, ses bras, ses jambes commencent à bouger en rythme.
Il y est, oui, il est entré, et Elle l’habite.
Ses yeux se ferment, son visage se crispe légèrement, il râle un peu, jouissance étrange. Il aime cela, ne rien comprendre, bouger, ne pas aller plus loin, ne pas chercher plus.
Sueur, claquements, craquements, souffles, corps collés.
Il s’écroule, la Musique l’accueille dans ses bras, vague sourire sur ses lèvres, fatigué, il ferme les yeux.
Alors Elle se jette sur lui, le recouvre l’ensevelit. Il suffoque, tente de se battre. Un vague sourire, une ombre, un corps qui bouge en rythme. Il n’y a plus que cela et Il n’est plus là.
Pourquoi ? Comment ? Qui ? Musique !
Une faible lumière sort de cet entrelacs. Et alors, la lumière éclate , immense, elle balaye l‘ombre, révèle les corps, femmes et hommes, ils sont là. Mais lui, il n’est plus là…
Alors tout éclate !
Dansation ! Droguation ! Dégoûtation ! Disparition ! Destruction ! Dégueulation ! Débilitation ! Déféquation !
Je cris D au monde ! Il est temps de se lever, il est temps de prendre notre destin en main ! Une nouvelle direction sous la bannière du D ! Vive la lettre D !
Tu dérapes, tu dis des débilités. Disparait, dégage !
J’ai découvert, j’ai dégusté, j’ai déféqué …