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JM-JM

Petits Romans 3 avril 2005
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I

- Ouais c’est ça, continuez ! Allez-y continuez bandes d’enfoirés ! N’empêche que dès que je retrouve l’usage de mes mains vous ferez beaucoup moins les malins. Beaucoup moins !
Putain ! Et rendez moi mes lunettes bandes de lâches.
Et puis c’est quoi ce bordel, vous êtes qui d’abord ? Et on va où comme ça ? Hein, vous m’emmenez où bande de chacals glaireux ?
Putain mais répondez bordel ! Je sais que vous êtes là ! Je sais que ya quelqu’un. Je vous ai rien fait moi ! Merde. D’ailleurs j’ai jamais fait de mal à personne. Nan, sans blague, vous devez vous tromper de personne. Ouais, c’est ça, vous devez vous gourer. Mais c’est pas grave hein. Allez, moi j’vous en voudrai pas. Vous savez quoi ? Vous avez cas me déposer au coin de la rue, enfin, le prochain, et moi je rentre chez moi, tranquille. Promis je vous dérange pas plus que ça. J’en parlerai à personne de ce petit quiproquos, à personne c’est juré ! Allez, quoi, un beau geste. Merde soyez sport quoi ! J’suis sympa moi et puis j’ai ma bonne amie qui va s’inquiéter. Attention, je la connais. Elle est parfaitement capable d’appeler les flics. Et si elle appelle les flics ça va foutre du boxon. J’ai un super pote qu’est chez les flics en plus. Sérieux, y s’appelle, comment y s’appelle déjà ? Ouais, fin ça va me revenir. Lui c’est un vrai copain et je sais que j’peux parfaitement compter sur lui. En plus il est gradé hein, il est au moins sergent. Alors y va employer tous les grands moyens pour me retrouver si Minnie lui dit que vous m’avez enlevé. Et des grands moyens -mais comment y s’appelle putain ? - bref il en a plein à la pelle quoi.
Putain y va où ce putain d’camion ? Ça fait deux heures qu’on roule et que vous m’trimballez là dedans. Franchement ça commence à être lourd. Je dis ça commence pasque j’essaye d’être poli et de me contenir. Si j’étais pas poli et si j’essayais pas de me contenir, j’crois bien que je s’rais vachement plus vulgaire. Et j’m’arrêterais pas à dire que je commence, si vous voyez ce que j’veux dire.

Un temps, silence.
Le premier type, au chauffeur :
- Sacrément comique celui-là, il était temps qu’on l’embarque.
- Sûr.
- En tout cas vivement qu’on arrive, moi si y continue on s’arrête et je lui tombe sur le râble.
- Ouais.
- Attends, mais faut pas déconner non plus. On ramasse tous les cinglés de la terre, d’accord mais faudrait songer un peu à nous aussi. Tu vois ce qui serait bien c’est que ce soit insonorisé à l’arrière, où qu’on ait vraiment le droit de les bâillonner. Ça, ça pourrait être plutôt chouettos quoi.
- Ouais.
- Toi, toi tu causes pas beaucoup, toi.
- Ouais.
- Remarque, que je m’en contrecogne.

A l’arrière. Scapa est accroupi sur le sol, prostré. Ses mains sont prises dans une sorte de bracelet de plastique. Il ne peut pas les remuer. A force de gesticuler en tous sens, il en a perdu ses lunettes et il les cherche, à tâtons dans son noir.
Soudain, il se relève d’un bond, fonce d’instinct vers le côté conducteur et tape, tape, tape du plus fort qu’il peut avec ses deux poings joints contre la vitre de séparation.
- Ma trompette, bande de fils de pute, rendez-moi ma trompette où je vous jure que je vais vous choper par les couilles et vous les bouffer devant vous jusqu’à ce que vous en creviez !


II

Coup de frein.
Ça y est, pense Scapa, on doit être arrivés. Ils vont m’ouvrir et réaliser que je ne suis pas celui qu’ils cherchent. Ils vont me relâcher. C’est très logique.
Je n’ai rien a me reprocher. Ils n’ont rien contre moi. A moins qu’ils soient vraiment de mauvaise foi et qu’ils se mettent à inventer des chefs d’inculpations spécialement pour moi. Ce qui, en soi, serait assez flatteur.
Bah oui quoi ! Ça voudrait dire que je suis quelqu’un d’important. Voilà.
Je suis quelqu’un d’important et pour m’empêcher de continuer à être important, ils vont m’enfermer dans une cage et me mettre à mort. On retrouvera mon cadavre à moitié décomposé sur les bords de la Seine aux environs des Mureaux.
Minnie Doreleï sera convoquée par les poulets pour reconnaître mon corps, horriblement mutilé, non atrocement mutilé. Elle pleurera beaucoup, hochera la tête avec circonspection, non, pas avec circonspection, je ne sais même pas ce que ça veut dire. Elle hochera la tête et dira simplement : oui, c’est bien lui.
Là-dessus elle leur racontera combien je l’aimais, combien elle m’aimait et était fière de moi. Elle leur dira comme je jouais de la trompette et ils en resteront baba. Là, ils prendront vraiment conscience de ce que ma mort, pardon, ma disparition représente comme perte immense pour l’humanité.

Une porte s’ouvre.
L’obscurité se fait moins dense. Des ombres s’avancent, vont pour prendre Scapa, mais lui recule tout au fond du camion.
- Allez l’artiste, on est arrivé à ton hôtel, c’est là que tu descends.
Scapa lance ses pieds à l’improviste, vers la droite, vers la gauche. _ Il tape, mais, bien sûr, ne rencontre que le vide.
- Nous oblige pas à nous fâcher bonhomme, sans ça on va pas être copains.
Des mains l’agrippent, des bras l’empoignent. Ses jambes sont maintenant prisonnières d’un étau dont malgré ses ruades il n’arrive pas à se dégager.
Il crie.
Un objet contondant, comme on dit dans les rapports de police, vient s’abattre sur le sommet de son crâne.
Aïe.
- Arrêtez ! J’vous jure que j’vais m’énerver !
De nouveaux l’objet contondant.
Aïe.
Dodo.

Il se réveille sur un sol froid.
Ses mains sont libres. Il tâtonne le sol : carrelage.
Il est encore dans les vapes.
Des bribes de discussions lui parviennent.

- On est désolé, on a été obligé de le calmer. Il ne voulait pas tout seul.
L’autre voix semble formuler des reproches.
Une voix nasillarde. Probablement un enrhumé conclue Scapa.
- Il y a d’autres moyens.
- Il arrêtait pas de gigoter et de gueuler. On pouvait pas faire autrement.
- Je ne vous crois pas mais peu importe. Allons-y, il a l’air de revenir à lui.

- Monsieur Scapa ? Demande la voix nasillarde. Monsieur Philléas Scapa ?
- Sois même. Répond Scapa. Qui le demande ?
- Je m’appelle Colladon. Vous êtes ici pour vous faire soigner. Nous ne vous voulons aucun mal.
- Je ne suis pas malade.
- C’est à moi d’en décider, nous verrons.
- Je ne suis pas malade. Répète Scapa.
- Nous verrons cela. Répète le Colladon. Auriez vous l’obligeance de vous déshabiller s’il vous plait.
Voix mielleuse. Pour qui il me prend celui là. S’il essaye de me la jouer good cops ça va pas l’faire des masses.
- Ça me plait pas.
- Comme vous voudrez, mes aides soignant s’en chargeront en ce cas. Vous avez fait connaissance avec leurs façons de faire et pu constater la douceur de celle-ci. Je suis désolé, nos budgets sont très justes et je ne dispose pas de personnel féminin.

Scapa comprend. Et obtempère.
Le jet violent de la douche le propulse contre le mur du fond - Ah, il y a un mur au fond, note Scapa, logique.


III

Evidemment, qu’ils ne savent pas ce que c’est. Ces gros malin... comment pourraient-ils le savoir. Ils ne se rendent pas comptent, mais s’ils pouvaient seulement avoir une idée de ce dont je suis capable, ils me relâcheraient à coup sur, ils me laisseraient m’en aller.
C’est vrai que je pourrais partir, après tout, je suis incapable de décrire leurs visages. C’est un peu court la voix, pour des accusations. Donc je suis coincé.
Mais si seulement ils avaient une idée ces crevures, ces empaffés, ces atrophiés de l’hypothalamus. Sans blague, ils feraient beaucoup, mais beaucoup moins les rigolos. Beaucoup moins.
Je suis un drogué bordel ! J’ai besoin de ma dose ! Putain allez chercher ce fils de pute de Colladon ! J’ai besoin de ma dose.

Question de Colladon :
- Il est calmé ?
- On dirait.
- Que fait-il ?
- Il est assis sur son lit. Il a l’air de chanter une chanson mais ce n’est pas très clair.
- C’est tout ?
- Non. De temps en temps il relève la tête et fait mine de souffler dans une trompette ou quelque chose comme ça. C’est assez bizarre.
- Mouais. Surveillez le bien, et s’il se remet à faire le zouave, vous m’appelez.
- Entendu.

Les pas qui s’éloignent dans le couloir. Ça fait switch-switch-switch-switch. Le son se fait moins important à mesure que Colladon s’écarte de la porte.
Je vais continuer à les faire chier, leur faire croire qu’on est plusieurs à pédaler dans mon cerveau. Peut être bien que de cette façon ils finiront par comprendre qu’il faut me relâcher, que ma place n’est pas ici.

Do ré mi fa sol la si do si la sol fa mi ré do... Les joues gonflées et la bouche en cul de poule, Scapa caresse les pistons de sa chère trompette.
Il est assis sur le lit. Il a déjà fait cent soixante trois fois le tour de sa chambre, à peu près. Il sait désormais où se trouve chaque meuble. Ce n’est pas très compliqué puisqu’il n’y en a que quatre : le lit, scellé au sol, le chiotte, la table et le tabouret pareillement scellés (qu’est-ce qu’ils veulent que je foute d’une table ces crétins ?).
Le sol est en béton recouvert de linoléum, les murs sont aussi en béton et la main que l’on y passe accroche. La fenêtre n’est pas en verre, une sorte de double vitrage en plexiglas.
Il s’occupe comme il peut. Il fait son tour en inventant des parcours différents à chaque fois, il s’arrête, tourne sept fois autour de lui, crie qu’on lui rende sa trompette, repart en avant, ne sait plus où il est, apprécie cette incertitude qui lui fait gagner en émotion un temps précieux sur celui dont il dispose en trop grande quantité... Il s’arrête de nouveaux, fait la feuille qui tombe en s’enroulant autour de lui-même, rampe sur le sol, grimpe sur le lit sans s’aider de ses jambes, comme s’il était un naufragé recueilli par un bateau ami.
Il s’étend sur le lit, fixe le ciel couleur vanille des îles. Le soleil est brûlant, il a soif et le sel a rongé ses lèvres, mais il sait que s’il boit maintenant en trop grande quantité, il se rendra malade.
Aidez moi, parvient-il à marmonner dans un souffle... Il agrippe d’une main étonnamment puissante le col de la vareuse du capitaine.
Aidez moi, pour l’amour de Dieu aidez moi, donnez moi ma trompette...


IV

Le petit bonhomme en mousse, qui s’élance, et rate le plongeoir, c’est comme une chanson douce, que chantait ma maman le soir...
Scapa s’arrête un instant de chanter, son oreille à l’affût d’éventuels applaudissements.
- Ça vous plait pas ma chanson ? Allez les fils de pute, ça vous plait pas quoi ?
- Ta gueule l’artiste !
- Chu pas un artiste connard. Je suis Scapa le trompettiste, et je joue Mozart comme personne, et en plus je t’emmerde. Et allez me chercher le cher fils de pute en chef Colladon, j’ai deux trois trucs à lui dire. Grouillez vous bande de mollusques, c’est hyper important.
Bruit dans le couloir. Mouvement vers la droite. Le fond du grand couloir.
Il est paré pour la parlotte. Cela fait sept heures et vingt-neuf minutes à quelques secondes près qu’il a arrêté son plan et entamé l’hostilité.
D’abord il a déchiré ses vêtements. Il s’est mis à poil et a dansé dans les trois ou quatre heures une danse indienne en baillant et braillant à la pluie de tomber. Il s’est passé un bout de drap sur le corps, comme d’une toge, s’est enroulé la taie de son oreiller autour du front, a donné trois demie douzaine de coups de dents dans l’oreiller pour en disperser les plumes. Il a gardé le matelas par précaution, au cas où il devrait patienter et passer encore une nuit ici.
Maintenant ils doivent me prendre pour un parfait cinglé, maintenant. _ Se dit-il à part lui.

Bruit de Colladon dans le couloir. Scapa reconnaît le switch-switch de ses pas sur le sol de linoléum.

Colladon sent l’eau de Cologne, pas forcément de bon marché mais pas très loin non plus. Deux raisonnement s’imposent : soit il se moque de son physique -ce qui peut être intéressant à savoir car en ce cas il ne fait pas beaucoup d’exercice et devient une cible facile- soit il n’est pas assez bien rétribué pour ses bases besognes, pas assez en tout cas pour se payer un after-shave digne de ce nom -ce qui veut dire qu’il est un sous fifre, donc qu’il est corruptible...

- Bonjour Scapa. Comment allez vous aujourd’hui ?
- Bien. Sourire. Bien, je suis entrain de vous imaginer entrain de bouffer ma merde. C’est un très dur travail d’imagination pour moi, vous savez, mais très plaisant aussi.
- Oui ?
- Oui, et après je vous sodomiserai avec une bouteille de schnaps dont j’aurai préalablement cassé le goulot.
- En effet, quelle imagination, vous me laissez sans voix. Et peut-on savoir ce qui me vaut pareil ressentiment ?
- Je veux sortir d’ici. Et vite. Et retrouver mes lunettes. Et ma trompette aussi, urgemment.
- Hon-hon, et quoi d’autre encore ?
- Je veux savoir pourquoi vous m’avez enlevé et pourquoi vous me gardez ici.
- Pourquoi ? Mais je vous l’ai dis le jour de votre arrivée parmi nous : pour vous soigner.
- Je suis pas malade et vous l’savez très bien.
- Ce à quoi je vous ai déjà répondu que j’était seul habilité à en juger et que mon diagnostique est sans appel.
- Je vous crois pas, vous êtes pas plus médecin que ma grand-mère est astronaute.
- Je suis désolé de ne pouvoir vous montrer le très joli diplôme qui orne le mur de mon bureau.
- Ça c’est très bas, tout à fait à votre hauteur espèce de cloporte minable. Vous n’avez pas de raison de me garder ici, à moins que... mais ouais...
- A moins que... ?
- Je vous le dirai pas. Vous pouvez disposer maintenant.
- Quoi, déjà ?
- Allez fichez moi le camp.

Un temps. Silence.
- Barrez vous je vous dis ! En plus j’aime pas votre odeur. Vous sentez sous les bras et vous avez bouffé de la rosette à midi !
- Au revoir Phileas, je repasserai vous voir quand vous serez calmé.
- Je vous emmerde, et m’appelez pas Phileas, j’aime pas quand on m’appelle comme ça. CASSEZ-VOUS PUTAIN !


V

Je suis le meilleur joueur de trompette de Paris. Peut être bien même de France aussi, et du Monde entier si ça se trouve. Je n’ai pas un QI suprêmement développé mais je suis quand même le meilleur joueur de trompette de Paris, et aussi le meilleur connaisseur de Mozart sur les 5 continents et si les extra terrestres ont eux aussi eut vent de Mozart je le connaîtrais quand même mieux qu’eux. En fait, à part Mozart lui-même mais au fond c’est logique, je pense qu’il n’y a aujourd’hui que Dieu à le connaître aussi bien que moi. Forcément ils doivent bouffer ensemble assez régulièrement. N’empêche je suis une sorte de génie non reconnu (mais ça aussi c’est normal puisque les génies, on ne les reconnaît comme tel que pas mal de temps après leur mort, quoique, Jésus, il y a tout de même un certain nombre de personnes qui ont réalisé que c’était quelqu’un de sacrément pas ordinaire, avant qu’il n’aille faire le singe sur cette croix, bon.) Je suis une sorte de génie non reconnu mais quelqu’un a compris que mon génie existait bel et bien, et décidé de s’en servir avant mon décès officiel, voilà. C’est pour ça que je suis ici, exactement pour ça, et rien d’autre. Ou alors je ne vois pas.
Ils m’ont enlevé, ils ont déchiré mes vêtement et les ont tirés au sort, bien que là-dessus je n’ai aucune confirmation, ils m’on craché au visage, ils m’ont enfermé dans une cellule humide en me privant de mon bien le plus précieux. Ils vont me livrer aux romains ces enculés. _ Putain je vais pas m’laisser faire !

C’est ça, ils vont me lobotomiser ces abrutis. Ils vont m’ôter mon cerveau et faire des expériences dessus, pour comprendre ma relation avec Wolfgang et se l’approprier. Bande de salopards ! Ils ne m’auront pas comme ça. Parce que je ne vais pas me laisser faire. ça non, c’est hors de question.

Bref, que faut-il que je fasse ? A part continuer à leur faire croire que je suis fou -ce qui, soit dit en passant était un très, très bon réflexe de ma part, non sans blague je peux me féliciter... voilà, c’est fait. Je peux les intoxiquer et les convaincre que je suis nul, c’est-à-dire que je ne joue pas aussi bien de la trompette et que je ne suis pas aussi intime avec Mozart que mes milliers de fans le prétendent.
C’est une idée...

Scapa est étendu sur son lit. Il fait semblant de dormir et émet une sorte de ronflement bouffon, à ce point exagéré que personne, le regardant du dehors par l’œilleton, ne pourrait seulement supposer qu’il joue la comédie.
Il attend. Et cela vient d’un coup. Il s’endort pour de bon et ronfle pour de vrai.
Mais au dehors on s’interroge. Fait-il semblant ? Dort-il vraiment ? _ Difficile d’en juger mais au fond peu importe.
Scapa rêve qu’il se trouve rue XXX, dans ce passage dont il sait les moindres bruissements, les moindres odeurs. Il entend le bourdonnement indistinct de la foule et semble s’en ravir. D’un instant à un autre, Minnie Doreleï sera là aussi et il reconnaîtra son parfum de lilas, sa voix un rien voilée par le trop grand nombre de cigarettes qu’elle crapote à longueur de journées.
Il y aura cette jeune fille dont il a senti la présence irrégulière mais néanmoins fidèle depuis l’automne dernier. Et puis d’autres encore, beaucoup d’autres, qui constituent son fan club (l’expression étant de Minnie Doreleï) ou ses habitués (mais il ne fait pas café-concert).
Il aimerait tant les savoir de nouveaux autour de lui.
Mais pourquoi l’ont-ils enfermés ici ? Pourquoi lui ?
Parce qu’ils savent. Il n’y a pas d’autre explication. Ils savent et ils me le feront payer.
Bande de salauds.


VI

Il faut se souvenir, tout doit se souvenir...
C’est un jour, non un matin, dans ma ruelle à moi, il n’y avait pas grand monde et je jouais Mozart pour Minnie Doreleï qui m’écoutait avec l’air d’une madone (je ne sais fichtre pas à quoi ressemble une madone mais je m’en cogne). Minnie Doreleï m’écoute et aussi la jeune fille plus un type qui l’accompagne depuis deux ou trois fois.
Un vieux monsieur s’approche alors, toux étouffée dans un mouchoir. Il s’appuie sur une canne mais la soulève imperceptiblement. Elle ne l’aide pas à marcher, simplement à se reposer quand il s’arrête et qu’il est fatigué. Odeur de vieux, d’hospice, de meuble en bois mité, de pull de laine, de veste en lin, de camphre, chapeau, panama ? Peu importe. Il tousse dans son mouchoir. Il crache par terre sur le pavé. Il savoure mon Mozart, il le trouve à son goût. C’est agréable, mais lui ne semble pas commode.
Curieux comme je me représente ce type. Pas si vieux que cela, mais malade. Il reste la durée d’un morceaux, pas plus. Minnie Doreleï applaudi et la jeune fille aussi, et le jeune type qui l’accompagne.
Lui non. Ses mains sont occupées. Il s’approche. Souffle court. Il est au dessus de mon étui à trompette. Il lâche un billet que je ne l’ai pas entendu tirer de son portefeuille ou de sa poche. Ça veut dire qu’il le tenait tout prêt, qu’avant même d’arriver dans la ruelle il savait qu’il allait me donner de l’argent, beaucoup, un billet c’est toujours beaucoup d’argent. Il le savait parce qu’on lui aura parlé de moi. On lui aura dit que je suis le meilleur interprète de Mozart (à la trompette) de toute la Rive Gauche, peut être de Paris...
Donc il y a des gens qui se soucient de mon cas, de mon talent. Il y a des gens dont je ne sais pas s’ils sont bien ou mal intentionnés. _ _ _ C’est ennuyeux.
Ces gens là ont tout intérêt à ce que ma réputation ne s’ébruite pas trop. Mais pour cela c’est un peu tard.
Mettons que le monsieur au panama fait partie d’une bande de gens mal intentionnés. Des gens qui feraient partie d’une sorte de mafia. Des fanatiques de Mozart qui ne veulent pas qu’on le joue à la trompette parce que pour eux -et cela seul permet de conclure qu’ils sont dans l’erreur- cet instrument n’est pas assez noble pour jouer seul Mozart.
Je sais moi qu’avec ma seule trompette, c’est-à-dire sans le moindre accompagnement, je parviens à retransmettre tout autant d’émotion qu’un orchestre au grand complet avec Karajan à la barre. Je le sais, mais eux ne sont pas de cet avis. Pour ces gens donc, je suis un nuisible, un parasite d’une musique que je dénature et dont je bafoue les règles les plus élémentaires.
Mozart n’a pas écrit Don Giovanni pour une trompette seule, disent-ils. Mozart n’a pas écrit l’Enlèvement au Sérail pour cela. Ce en quoi ils se trompent ! Ouais ! Et le Concerto pour cor en mi bémol majeur alors, bande de raves ! Hein ? Qu’est-ce qu’ils en disent ces messieurs les mélomanes ?
Moi je dis : trompettes de la renommée vous êtes bien mal embouchées et cetera. Voilà !

Il y en a eu d’autres. Je suis certain qu’il y en a eu d’autres. Des types louches venus me voir en repérage, en prévision de mon enlèvement.
Bande de fils de chamelles, je vous pisse dans la bouche ! Et si vous ne savez pas, je vous apprendrai la musique moi !

Nous arrivons donc à deux conclusions, qui ne sont pas inconciliables (ça se dit inconciliables ?).
La première : je suis un parasite. Soit, mais ce n’est qu’un point de vue -que je ne partage pas d’ailleurs.
La deuxième : mon talent est incontestable, ma relation métempsychostique avec Wolfgang attire les convoitises -ce que je comprend et admet, d’ailleurs.


VII

Co-la-don, Co-la-don, Co-la-don ! Scande Scapa en tapant sur la porte de sa chambre. Je veux voir le Kapo chef Colladon, cet espèce de frustré anachronique bouché du gland et impuissant, ce foutre mal servi par la nature, ce janséniste en mal de lui-même... allez me chercher ce demi excrément de Colladon, bande de gastéropodes rampants ! Et plus vite que ça, les révélations que j’ai à lui fournir concernent Wolfgang et sont d’une importance dont la gravité vous dépasse dans toutes les directions.

Switch-switch courant dans le couloir.
Hein, je parle de Wolfgang et on accourre recalé de conservatoire.
Premier verrou, deuxième verrou, un loquet, porte qui grince, gond que l’on desserre, odeur.
Colladon sent toujours sa mauvaise eau de Cologne de chez Tati.
Voix nasillarde :
- Bonjour cher Phileas, comment vous portez-vous ce matin ? On me dit que vous désirez m’entretenir d’un certain Wolfgang, c’est bien ça ?
- Fais pas l’innocent le Colladon. Tu sais très bien de quoi je veux parler.
- Oui ? Je vous avoue que non. A mon grand regret du reste.
- Putain d’enfoiré tu sais très bien qui sait Wolfgang, comme tu sais parfaitement ce qu’il représente pour moi.
- Là encore,, je suis au regret d’insister, mais, non. Je ne sais pas qui est Wolfgang, ni quel rapport vous entretenez avec ce monsieur. Devrais-je le savoir ?
- Tu me fatigue le Colladon, tu me fatigue et je suis pas d’humeur à être fatigué. Wolfgang c’est Wolfgang, Amadeus si tu veux. Mais je vois même pas pourquoi je précise pasque depuis tout à l’heure tu fais celui qui comprend pas alors que tu comprends tout très bien.
- Wolfgang hein ? Hon-hon, vous voulez dire Mozart alors ?
- Arrête doryphore, tu m’énerves, ce que tu m’énerves.
- Ah, vous êtes énervé Phileas ? Je vais appeler qu’on vous vous apporte vos calmants.
- Putain d’enfoiré...
- Soit dit à part ça, j’aime beaucoup Mozart, tadadi-tadada...
- Qu’est-ce que tu m’chantes abrutis ?
- Eh bien Mozart voyons, la Suite anglaise No 3 en sol mineur...
- Connard ! Arrête de jouer les saints ignorants avec moi, tu sais parfaitement que la Suite anglaise est de Jean Sébastien, pas de Mozart !
- Oups, mille excuses, je me serais trompé alors. C’est que, voyez-vous, tout au contraire de ce que vous semblez être, je ne suis pas dans le secret des Dieu, moi, je ne suis pas l’intime de ces très grands, moi.
- C’est ça ouais, continue je vais me faire péter les côtes d’hilarité passagère ! C’est pour Mozart que je suis là, c’est pasque vous voulez me faire parler de lui, et justement de mon attachement à sa personne que je suis là. Pasque ça vous échappe complètement ça hein ? Pasque vous y comprenez rien vous. Et c’est encore pasque vous êtes tous des mulots de labo sans cervelles que vous m’avez enfermés ici, pour comprendre, pour que je lâche le morceaux... Et bien j’vais vous dire : vous saurez rien, nada, que dalle, rien vous entendez, rien, rien Colladon de mon arrière train, rien du tout de chez rien du tout. Je vous dirai jamais ce qui se passe dans ma tête. Et vous savez pourquoi ? Nan vous savez pas pourquoi. Pasque vous êtes mauvais, vous êtes des sales types et ce qui s’passe dans ma tête j’en ferai jamais cadeau à des sales types. Où alors faudra m’tuer et rechercher les restes dans mon cerveaux. Mais avant, j’y aurai fait du ménage, vous verrez !

Silence.
- Ce sera tout ?
- C’est ça ouais, ce sera tout. Allez, de l’air, vous avez encore bouffé plein de cochonnaille à midi. Franchement avec ce que vous me filer comme os à ronger, c’est pas très charitable après de venir me narguer.
- ...
- Quoi ! J’me trompe, vous vous êtes pas enquillé une demie douzaine d’andouillettes ? Ouais c’est ça, tirez vous !


VIII

Qu’est-ce que j’ferai en sortant d’là...
Il faut que je retrouve ma trompette d’abord. Ça c’est la première priorité. Sans blague, ils pourraient me noyer dans une bassine de flotte glacée, me casser toutes les dents et m’enfoncer des aiguilles sous les ongles, me brûler le sexe avec du courant à 2000 volts et j’en passe. Ils m’feront jamais autant de mal qu’en m’rendant pas ma trompette.
Ils se rendent pas compte de ce que c’est, une trompette. C’est la vie quoi ! La mienne d’accord, mais ça n’empêche que la musique c’est la vie, et l’instrument, c’est la mère de la musique ! Bé oui ! Puisque c’est lui qui donne la vie. Et moi, trompettiste, je l’insuffle la vie, c’est vachement important aussi comme rôle ! Insuffler la vie, c’est comme Dieu avec Adam et Eve... bé oui j’ai des lettres ! Ya quelqu’un qu’en doutait ?
Voilà, quand je serai sorti, et que j’aurai retrouvé ma trompette, je me jouerai l’intégrale de Wolfgang. Il sera fier de moi là haut. Je jouerai tout, absolument tout, même des morceaux que j’ai jamais joué.
Après j’irai chez Minnie Doreleï, on fera quelques cabrioles, moitié pour le plaisir et moitié pour l’hygiène et puis elle me fera son omelette aux lards et champignons et petits oignons et pommes de terres et plein de plantes bizarres qui restent son secret. Ensuite, qu’est ce qu’on fera ensuite ? Je sais, on ira voir la mer. Voir la mer c’est une façon de parler pasque moi je peux pas la voir, n’est-ce pas, vu que j’suis aveugle (tiens c’est pas mal ça, vu que etc, c’est pas mal ouaip). On irait à Fécamp avec la voiture de Minnie qui sent le tabac froid et les légumes du marché. Là-bas on se rendrait sur la falaise et on jouerait à se laisser emporter par le vent. C’est très agréable.
Je retournerais bien à Venise aussi, chez Marcello. Venise est une ville dont l’odeur est unique. C’est à cause de la vase, forcément. La vase ça fait des centaines et des centaines d’années qu’elle stagne au même endroit et du coup ça fait cette odeur super particulière. Il y a aussi les bruits de Venise. Des bruits d’eau, les cris des bateliers, c’est connu comme bruits. La nuit c’est une vrai ville qui dort, ce n’est pas Rome qui elle ne fait jamais calin-calin avec Morphée, c’est Venise, où les gens sommeillent tranquillement dans leurs chambres d’hôtels, font des rêves, repensent à leur jeunesse, tout ça.
Après... après je sais pas. Peut être le retour dans la ruelle. Mais alors ils me retrouveront et ce sera la fin des haricots. Alors il faut que je bouge. J’irai bien dans le sud. Marseille par exemple, Marseille a des odeur tout ce qu’il y a de plus sain -quand les éboueurs ne font pas grève. Ou Aix, Aix, c’est superbe, tous ces bruits de cascades qui résonnent dans les ruelles, ces petites fontaines qui reposent au fond des cours pavés.
Je trouverai probablement un passage similaire au mien, avec la même acoustique et tout et tout. Il faudra me refaire un public. Ce ne sera pas facile facile mais j’y arriverai, ce n’est pas un problème.
Est-ce que Minnie acceptera de me suivre ? Il faudra la convaincre. J’ai toujours su convaincre les femmes. C’est parce que je suis musicien. Rien ne vaut un guitariste qui joue "No woman no cry" sur la plage, rien, pas même un trompettiste qui récréait le Requiem de Mozart à sa sauce. Mais ça, ça tient plus à ce que les femmes n’y connaissent rien à la musique et confondent émotion et pureté. C’est le problème.

Je crois bien que j’ai fait le tour.
L’embêtant c’est que je suis toujours bloqué ici.
Et si je m’évadais ? Ouais... ça ct’une riche idée dis donc... ouais-ouais-ouais...


IX

Voyons, si je cogne, il faut à peu près une minute au garde pour qu’il aille prévenir l’affreux Colladon. Ils ont mis un nouveau garde qui n’est pas si terrible, cette semaine. Deux minutes pour aller chercher Colladon, et deux autres pour qu’il se ramène.
Si je me rappelle bien le jour où je suis arrivé, après la douche, on a monté directement un petit escalier, j’avais noté le nombre de marches en prévision -vielle habitude de Venise, tu comptes les marches à l’aller du pont et tu sais normalement combien il y en a en arrivant sur l’autre rive- cela fait 33 marches. Après on avait tourné à gauche. Sol recouvert de linoléum et une minute pour arriver chez moi. Ce qui fait que Colladon doit avoir son bureau juste en face de l’escalier. _ _ L’ennuyeux c’est que je n’ai pas compté le nombre de pas entre l’escalier et ma chambre, ça c’est une grosse erreur.
En tendant l’oreille, je distingue les départs et les arrivées du camion qui m’a emmené jusqu’ici. Un vieux diesel pourri qui a du mal à démarrer. La cour et l’entrée du bâtiment doivent être sous ma fenêtre.
Ce qu’il faut que je fasse, c’est faire venir le Colladon et compter le nombre de pas qu’il fait de son bureau à ma chambre. Comme ça je saurai vraiment la distance.

Colladon, Colladon, viens mon mignon. Colladon, où es tu mon lapin ? _ Colladon ? Où est-ce que tu te caches mon sucre d’orge ? J’ai quelque chose pour toit mon Colladon tout rond.
Eh le pantin ! Eh, tu m’entends dehors ?
- Quoi encore ?
- J’ai une importante révélation à faire à ton chef, mignon pantin. Vas le chercher s’il te plait, va, allez, ne me fais pas attendre. Et reviens vite hein.
- Vous faite chier l’artiste, ça fait deux fois aujourd’hui que vous avez des révélations à lui faire.
- Mais c’est pour son bien mon gentils pinnochio.
- J’y vais, mais c’est la dernière pour aujourd’hui, c’est clair ?
- Tout ce qu’il y de plus clair mon guignol, tout ce qu’il y a de plus clair, d’ailleurs j’y vois comme en plein jour.

Tap-tap-tap-tap... 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16... Le planton porte des espèces de sabots, probablement de caoutchouc, qui résonnent sur le sol d’une drôle de façon.
Environ 90 pas, de ma porte à celle de Colladon, ce qui nous donne une petite centaine de mètres, guère plus. Ça peut se faire en sprint. Quel est déjà le dernier record de vitesse au cent mètre ?
Oui, bon, je ne ferai pas mieux, c’est évident, certainement pas aussi bien, même mais disons qu’en vingt secondes, ça devrait pouvoir le faire.
Voyons, vingt secondes pour arriver jusqu’au bout du couloir, encore vingt autres pour descendre l’escalier, et après ce sera advienne que pourra. Soit je trouve la cour et il me faudra encore pas mal de temps pour trouver une porte de sortie, soit ils me retombent dessus et là... là je sais pas, peut être qu’ils vont m’appliquer un de ces traitements de choc qui vous font passer l’envie de filer à l’anglaise. Ils vont peut être avancer mon opération d’un jour ou deux. N’importe, je dois tenter le tout pour le tout, et... ah voilà ce crétin de Colladon.

- Bonjour mon jolis Colladon, comment va aujourd’hui ?
- Vous m’emmerdez Scapa, et je ne suis pas le seul que vous emmerdiez. Vous filez un mauvais coton Scapa.
- Oui ?
- Allons au fait. Que vouliez-vous ?
- Ce que je voulais ? Tiens, que voulais-je ? Ça alors, c’est curieux, j’ai dû oublier. Désolé de vous avoir dérangé pour rien mon gracieux Colladon. Cela étant, c’est un tel plaisir d’échanger avec vous...

Porte qui claque, switch-switch furieux dans le couloir. C’est bien, comme ça il fait plus de bruit. 1 2 3 4 5 6 7... Porte qui claque à l’autre bout du couloir. C’est bien, cela fait 93 pas. Voilà.


X

Colladon se tenait devant la porte et celle-ci était restée ouverte. Un autre garde attendait derrière.
- Il faut que je vous dise Colladon, cette fois ce n’est pas une blague, c’est promis.
- Vous m’emmerdez Phileas, vos histoires de Wolfgang et de trompettes j’en ai ras la casquette !
- Ne vous fâchez donc pas mon Colladon des Atolls. Seulement cette fois-ci je ne peux pas vous parler très fort, sinon on va m’entendre du dehors et je ne veux pas qu’on m’entende. Ce que j’ai à vous confier, c’est juste pour vous pasque je me suis aperçu que vous étiez pas un si mauvais type. Voilà. C’est gentils non ?
Bref, vous voulez pas vous rapprocher ?

Le garde a allumé un clope. La porte entrebâillée en laisse circuler les effluves.

Boum ! Et voilà, c’était pas très compliqué. Exit Colladon. Je t’avais dis que tu me paierai tout ce mal que tu m’as fait. Fallait pas, pas être gentils avec moi. Fallait pas me prendre ma trompette. Enfin c’est bête, je commençais tout juste à m’attacher à toi, un peu, pas trop tout de même.
Puis, se mettant à hurler :
- Colladon ! Bah mon Colladon qu’est ce qui t’arrive ? Reprend toi quoi ! Allez mon copain réveille toi ! Au secours ! Au secours ! Mon Colladon va pas bien ! Venez m’aider quoi !
Le garde arrive. Bien, très bien ça.
- Qu’est ce qu’il se passe ? Qu’est-ce qui lui est arrivé ?
- J’y comprend rien moi. Il était là, on discutait, et puis pouf, il est tombé d’un coup. J’ai entendu un bruit, un bruit genre gargouillis au fond de la gorge, et puis il s’est frappé la poitrine avec le poing. _ Après y s’est écroulé comme un étron. C’est tout. Vous croyez qu’il a eu une attaque.

Suée brutale, souffle accéléré. Le garde en mène pas large, il ne sait pas quoi faire. Froissement de vêtement, il se penche. Il tâte Colladon à l’épaule, il commence à le retourner...
- Mais...
Paf, coup du lapin. Bien visé mon vieux. Merci, tu as été pas mal aussi de ton côté.
Fais de beaux rêves mon pantin des Marquises.

Porte ouverte. Pas de bruit dans le couloir, seulement l’habituel ron-ron de l’air conditionné. On fonce. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 etc.
L’escalier.

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