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Patrick G. Delay

Fantastique 26 janvier 2008
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Il est des rêves qui vous envoûtent et qui absorbent jusqu’à votre réalité.

Je me souviens m’être endormie avec la bouche pâteuse et un mal de crâne digne de mes plus belles cuites. La soirée a été beaucoup trop arrosée, Pierre et Sophie sont partis les derniers, j’ai eu du mal à les raccompagner jusqu’à la porte de mon petit appartement, j’ai fermé le verrou et puis j’ai coulé le long du mur jusqu’au sol. Cette translation s’est accompagnée d’un haut le cœur mais cela n’a pas été plus loin, heureusement pour la moquette. Tout cela je m’en souviens parfaitement. J’ai quelques trous de mémoire concernant la longue traversée du salon et du couloir. Cela a du se réaliser en rampant je ne vois vraiment pas comment il aurait pu en être autrement. J’ai du gravir mon lit comme on gravit un sommet de haute altitude. Après, c’est le noir total, l’inconnu, le néant. Je me suis certainement endormie comme une masse

- Charlotte, viens dîner.
Charlotte c’est mon prénom, quelqu’un m’appelle par mon prénom, personne ne m’appelle plus comme ça depuis mon dix-huitième anniversaire quand j’ai déclaré que, dorénavant il faudrait m’appeler Charly. Mes dix-huit ans, ça fait déjà bien longtemps.
La voix m’est familière et pourtant elle possède une sonorité étrange, légèrement chevrotante.
Je me retourne, la porte de ma chambre est fermée, il fait sombre, un mince filet de lumière filtre sous la porte.
J’ai bien du mal à trouver l’interrupteur de ma lampe de chevet.
La lumière se fait. Je reconnais la chambre bien que cela ne soit pas la mienne ou plus exactement, bien que ça ne soit plus la mienne depuis bientôt vingt ans.
Je dois rêver. Je ferme les yeux. La tête dans l’oreiller.
Rien à faire pour me réveiller et puis cette illusion me semble tellement réelle.

Je me lève d’un bond. Plus aucune trace de ma beuverie de la veille. Je me trouve bien petite à côté de mon lit. Je m’approche de mon armoire dont la porte est doublée d’une glace.
Un mouvement de recul, un vertige, un semblant d’effroi. L’image qui me regarde est bien la mienne mais à douze ou treize ans.
Tendant l’oreille aux sons qui proviennent du rez-de-chaussée, je reconnais une autre voix, celle de mon frère Thibaud puis celle de mon père. Là aussi je les trouve légèrement déformées.
J’ouvre la porte avec précaution, sans faire de bruit. J’ai enfilé un jean et un pull de laine. J’ai mes chaussons roses aux pieds.

Ma mère m’appelle de nouveau :
« Charlooote viiieens diiiner » cette fois la voix est complètement déformée, rauque, comme quand on ralentit un disque, je veux parler des bons vieux vinyles, je mets cela sur le compte du rêve, dans les rêves la « réalité » est toujours déformée. Je descends l’escalier, pénètre dans la salle à manger.

Je m’arrête nette, tremblante, j’ai un haut le cœur, une violente envie de vomir ; autour de la table, là où devraient se trouver mes parents et Thibaud, mon frère, sont assis, que dis-je assis, avachis, trois corps nus, décharnés, sentant la pourriture.
Par terre, grouillent des vers, des asticots, tombés de ces horreurs.
Ce qui est sensé représenter ma mère se lève soudain, un couteau de cuisine à la main et vocifère :
« faim …a faim …manger… »
Prise d’un hoquet, terrifiée, répondant à un brutal instinct de survie, je me précipite vers la porte de la maison, je veux tourner la clé, elle résiste et j’entends le bruit infâme de la masse informe qui glisse et fond sur moi.
Fondre c’est bien ce qu’elle est en train de faire, mais les dépôts qu’elle laisse derrière elle, les traces visqueuses, les asticots que l’on voit se tordre, tout ça semble vouloir se regrouper et attendre son passage au retour pour s’agglutiner de nouveau à sa masse répugnante.

Je hurle, je panique et je hurle, je vais mourir absorbée par cette saloperie…
Tout à coup la clé tourne dans la serrure, j’ouvre la porte, me précipite à l’extérieur, dévale deux marches, traverse le trottoir …

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