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papabul

Poèmes tristesse 6 mars 2007
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j’avais dix-huit ans

en trois temps

1.
Plus je respire moins je songe

à plénifier ce caisson vide ;
l’air que je hume est flore
qui s’effeuille dans l’ennui
en ce jardin peu exposé aux rêves,
loin de toute connivence...
demain, j’essayerai de penser un peu moins.

2.
J’ai mis un pied devant l’autre
et le chemin m’a conduit, fraternel,
jusqu’au fond du jardin
d’où me guettait ma mère, déjà inquiète,
et ma sœur, affairée,
et l’ombre de ma douce fiancée,
morte depuis hier,
après un sourire bien à elle.

3.
Rien, ce matin, dans la chambre,
n’en attestait le deuil...

éveillé de coutume, je vis le prêtre
et, m’acquittant d’un bref salut,
franchis le porche, fort négligé ;
dehors, alimenté par la lumière,
battu par le vent,
je m’entendis murmurer :

« seul le rythme est éternel ».

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