Une lettre s’envole sous un grand arbre mort
Et le vent se déchaîne l’emporte au plus loin d’elle
Comme un rêve se meurt sous l’ironie du sort
Ou ivre de tristesse comme un oiseau sans aile.
Va, cours, hâte-toi mais ne la laisse pas s’enfuir
La bise est obstinée et le destin s’entête
La repousse soudain à portée d’un soupir
La dérobe à ses yeux et puis la déchiquète.
Elle ramasse un à un les morceaux de papier
Mais les mots à l’encre bleue s’enfuient effrayés
Comme un espoir s’évapore, las, désespéré
Comme un rêve se meurt sous l’assaut du passé.
Elle serre sur son cœur le puzzle de ses amours
Le noie de ses larmes et écoute battre son âme
Elle entend les jamais où vibrent les toujours
Ses chagrins d’enfant, ses certitudes de femme.
Une lettre s’échappe sous les doigts de l’attente
Comme un rêve se meurt de la vie impatiente.