Tu es retourné dans la vallée des ombres,
Toujours, le ciel est mauve et les étoiles noires ;
On y trouve des fauves dont la robe sombre
Prie éternellement le silence du soir.
Toujours, le ciel est mauve et les étoiles noires ;
On y trouve des fauves dont la robe sombre
Prie éternellement le silence du soir.
Petit, tu gambadais dans les rues de Tunis,
Ado, tu t’attardais sur des lèvres d’anis,
Mari, tu vous voyais Philémon et Baucis,
Tu ne savais des femmes que rose et que lys.
Quand la nuit descendait, tu croyais à l’aurore,
Tu croyais à la fée, celle dont les doigts d’or
Tisse le matin de cheveux merveilleux
Qui mêlent leur parfum aux parfums amoureux.
Dans la vallée de l’ombre il n’y a qu’un couchant,
Chaque soir plus épais, qui fait son lit du sang
De l’enfant que tu fus, de l’ado qui te fuit,
De l’homme que tu es qui entre dans la nuit.
Déserte ta vallée ? Non, pas tout à fait.
Ta fiancée t’y attend, appuyée sur sa faux ;
Le vent de l’infini entrechoque ses os
Quand elle ouvre ses bras pour venir t’embrasser.
Juin –Juillet 2005
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