
Je te salue Tristesse
Tu joues avec mon cœur et chavire mon âme
A distance tenue j’ai le bonheur aux yeux
Une larme tombée en étouffe le feu
Et prive l’horizon de l’espoir d’une flamme.
A l’aguet* du regard sangsue fidèle et sombre
Au moindre reflet bleu d’une éclaircie de ciel
Tu réveilles la vase à l’acide et au fiel
Le doute ses relents ses souffrances en nombre.
Je me tais je me cache au fond de ma mémoire
Où gémit le sanglot du temps désenchanté
Tu me tiens et je viens mes larmes à saigner
A l’heure où le silence accueille la nuit noire.
J’aime te retrouver encre au bout de ma plume
Pour dessiner le masque au sourire contraint
Le détruire à l’écrire en maux de galérien
Et que sonne le glas sur le quai de ma brume !
Je t’aime et je te hais quand résonne l’alarme
Que sonne le tocsin du retour au tombeau
Du sentiment éteint sous un déluge d’eau
Je te salue Tristesse au charme qui désarme.
* mis volontairement au singulier