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l’enfant des comores
SAM SON
Fille élégante de la verdoyante Majunga
SAM SON la regrettée
Je t’ai vue naître sur la plage grise et sablonneuse
De la verdoyante Antananarivo
Bouffeuse de vie tombe marine
Comores pleurent ses enfants
Une pluie de douleur irrésistible
Pleut sur les toits de cœurs endeuillés
Fille de la mer enviée de ton flot caressant
Ecumeuse de mers
Je ne te parlerai plus jamais de ces voyages fabuleux
Où nous sommes si souvent arrivés à bon port
Ni sentir les effluves de ta chevelure
Quand dans ces sanglotantes vagues
Léchaient ton corps d’ébène
Je voudrai tant oublier ces instants
Quand dans tes bras caressants
Tu me chantas la chanson d’adieux
Alors que mes yeux dévoraient des aubes nouvelles
Dans un ciel d’aventure à travers la mer
A Moroni où tu t’habillas de ton marin maquillage
Tous ces gens t’ont admirée, t’ont aimée
Ensemble on chanta avec peine
Ton départ vers Mutsamudu la cité de déesses
Te voilà partie sans assurance ni avertissement
Du génie que tu allais affronter
SAM SON
Sur le rivage de ton non-retour je chantai ta mort
Je chantai cette nuit fatale et meurtrière
Quand le vent du Gafilo soufflait de peur
De pleurs et de panique
Dans ton bord agonisant, je sais que tes yeux ont vu
Pour la dernière fois
Les douces lumières accueillantes de Nossi-Bé
Ces luttes, ces efforts pour survivre, et les yeux
Oui ! les yeux de ceux qui allaient mourir
Des yeux qui ont vu la mort de près
Toi qui as écouté ces clameurs s’élevant
Des cris de détresses de ces noyés angoissés
Qui vont peut être avoir froid
Car désormais le soleil de leur espoir
S’est refroidi pour toujours
Que sont devenus ces enfants ? Ces filles ?
Quelle poésie s’est-elle perdue avec eux ?
Et le monument ?
Quel destin !
Il ne reste plus rien que ce pauvre papier larmoyant
Qui raconte à l’indifférant monde
Que vous aviez déjà existé
Chers disparus je n’ose plus crier vos noms
Et pourtant les yeux de ma mémoire
Vous voient encore
Vos bras qui veulent soulever les vagues
Des mains qui s’agitent comme pour dire adieu
Dans ce gouffre d’amertume
Où gisent de squelettes s’éclatant
Des rires, des joies et des voix
Anciennement oubliées.
Que sont devenus ces enfants ? Ces filles ?
Quelle poésie s’est-elle perdue avec eux ?
Et le monument ?
Quel destin !
Il ne reste plus rien que ce pauvre papier larmoyant
Qui raconte à l’indifférant monde
Que vous aviez déjà existé
Chers disparus je n’ose plus crier vos noms
Et pourtant les yeux de ma mémoire
Vous voient encore
Vos bras qui veulent soulever les vagues
Des mains qui s’agitent comme pour dire adieu
Dans ce gouffre d’amertume
Où gisent de squelettes s’éclatant
Des rires, des joies et des voix
Anciennement oubliées.