Silence bleu de l’éternelle méharée.
Rythme majestueux, chamelles chamarrées.
La caravane sous une lune trop pâle,
Lève un voile léger de poussière d’opale.
Silence émeraude des sous bois luxuriants.
Parfums d’humus, de musc, d’animaux effrayants.
Immobile et patient, boa guète sans bruit,
Un mandrill inconscient en quête de beaux fruits.
Silence d’or, de feu, des sauvages savanes.
Le flanc frémissant et le pelage havane,
Un lion indolent, sous l’acacia repose.
Un soleil de poudre à sa crinière se pose
Silence immaculé des sourires de fêtes.
Boubous du vendredi en l’honneur du prophète.
Cruches d’eau rebondies, blanchies au kaolin,
Aux têtes des femmes tout au long des chemins.
Silence vermillon du soleil sur les dunes
Lorsque se présente sa vieille amie la lune.
Lumière aux tons cuivrés des murs du minaret.
Sanglants et lourds secrets d’une maison d’arrêt.
Silence épais et noir des ombres de l’Afrique.
Violence sombre des cruelles nuits tropiques.
Dans l’obscure moiteur d’une rue de Lomé,
Erre l’âme vaudou d’un esprit Dahomey.