Traversé-je-je un désert sans qu’au loin n’apparaisse 
Une  étrange  oasis  où germait le quatrain,
Ou dois-je m’avouer  une chute d’entrain, 
Un déplaisir des vers, de l’amour qui progresse ?
Sous des cieux embrumés, qu’une prose embellie, 
Exutoire d’hier, n’a plus rien de  vivant ! 
Mon verbe ténébreux, un poème émouvant,
Se détournent du seuil de ma mélancolie.
Seul au sein d’une alcôve,  un requiem aux lèvres,
J’inhumais ma douleur  où dorment les  défunts,
Des encens, j’exhumais de précieux parfums 
Quand le vide, à l’entour, m’avait couvert de  fièvres.
Il me revient, ce soir, un reflet de cette encre,
Ce fil délicieux qui soudain périssait
Quand de mon ode, enfin,  l’histoire  se dressait.
Et j’égouttais ma plume…à l’encrier d’un cancre !
Vais-je la ressaisir (je l’ai si peu servie)
Ou célébrer sa perte, et juste en retenir,
Au sépulcre de l’art, les miens en souvenir ?
 Les cendres de ma prose ont réveillé ma vie !