Notre première fois fut plutôt décevante.Acheté dans un lot comprenant sac et tente,Sur des kilomètres je l’ignorais hautain,Je croyais être fort, je n’étais qu’un crétin.Il fut un compagnon tout au long du cheminUn ami qui jamais ne me lâcha la main.Un bras secourable sur lequel m’appuyerEloignant les roquets qui parfois m’ennuyaient.Alors j’ai observé pendant ce long voyageLes bâtons parcourant le grand pèlerinage.Tout comme les marcheurs souvent très différentsIl en est des milliers, du simple au délirant.Baguette de sureau, rameau de noisetier,ramassé au hasard sur le bord du sentier,Qui volait dans les airs, dessinant sur les cieuxLes humeurs badines d’un esprit malicieux.Lourd bourdon de frêne accompagnant la marche,D’un traditionaliste aux airs de patriarche.Pesant et compassé, vaguement mythomane,Qui croyait encore que l’habit fait le moine.Makhila du basque en néflier sauvage,A la pointe d’acier et au pommeau d’argent.A ses rubans de cuir pendait un coquillageAcheté rue d’Espagne en sortant de Saint-Jean.Dans les mains expertes d’un marcheur athlétique,Légers et profilés, les derniers « Nordic Sticks »,Qui ordonnaient ses pas, leurs donnaient la cadence,Leurs offrant par instant la magie de la danse.Les bâtons sont toujours les reflets des marcheurs,Qui les ont coloriés des couleurs de leurs cœurs,Et je rêve du jour où là haut dans le ciel,Nos canes formeront un étrange arc en ciel.
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29e jour