Près des monts de Léon en pays maragateLes nuées se paraient des couleurs de l’agate.Partout aux alentours les sombres frondaisonsSe mélaient aux contours de l’ombre des maisons.A quelques pas de là, s’élevait un clocherCoiffé bizarrement d’un chapeau desséchéDonnant au monument l’étrange silhouetteD’une statue pascuane en prière muette.Une flèche blanche creva soudain les cieuxAvant de survoler en mouvements gracieuxLe lourd campanile au couvre-chef ridiculePour s’y poser enfin comme un I majuscule.Cet oiseau voyageur suivait la grande routeQue les plus vieux marcheurs depuis toujours redoutent.Il poursuivait au Sud, vers des climats moins rudesSa quête d’un ailleurs sous d’autres latitudes.Se peut il qu’en ce lieu la cigogne et l’humainPour les mêmes raisons partagent le chemin ,Que la marche vers l’Ouest soit inscrite en notre être,Que de nos destinées nous ne soyons pas maîtres ?Est ce là le secret du mystère des oies,Qu’il n’y ait sur la voie ni conscience ni foi,Et que l’homme ne soit qu’animal migrateur,Courant versl’étoile d’un lointain créateur ?
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la cigogne
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37 ème jour