Le soleil du matin repousse la pénombre,Sa lumière dorée étire sans fin les ombres,Allongeant leurs profils vers un ouest lointain.Dessinant des géants lorsque marchent des nains.J’avance sur les pas de mon fantôme sombre.Devenu à présent une ombre de mon ombre,Je pose mes pieds sur l’empreinte des siens,La talonnant de près comme un très jeune chien..Soudain elle s’accroche aux racines étenduesD’un arbre au chef d’argent et aux formes tordues...Comme je suis surpris de ce manque d’égard,Un son m’interpelle, vaguement goguenard.Un très vieil olivier veut me conter l’histoire,Du « camino frances » sur son bout de terroir.Nos ombres se mêlent tandis que je m’assiedsAuprès du vieux sage et me laisse initier.Il me parle d’hommes arborant la coquille,Cheminant affamés, miséreux, en guenilles.Leurs esprits étaient pleins d’images de voyage,Il offrait son aide, prodiguant son ombrage.Il est un peu triste d’avoir vaincu les ans,Et ne rien partager de son savoir présent.Alors je lui promets que dès le lendemain,Je conterai sa vie aux arbres du chemin.
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20e jour