l’hospitalero

Il se nomme Jesus, il est agriculteur

De son père il reçut une étrange demeure,

Une vieille bâtisse aux grands murs branlants

Qui le vit naître un jour dans un lit aux draps blancs.

 

Un porche très sombre aux lourdes boiseries,

S’ouvre sur un patio ceint d’une galerie,

Au centre une fontaine, des rosiers, des arbustes

Et des chaises d’osier au charme un peu vétuste.

 

Les murs sont colorés,tons pastels, verts, bleus, roses

Couverts de graffiti ou de petites choses,

Pensées et maximes pleines de fraicheur

Dessins de pèlerins désarmants de candeur.

 

Pour que sa ferme vive il en fit une halte,

Ouverte aux convives sur le bord de l’asphalte,

Un de ces lieux gratuits nommés « donativo »

Où le passant ému laisse un « merci, bravo ! ».

 

Ces grands bénévoles sont « hospitaleros »,

Du chemin d’étoiles ce sont les vrais héros.

Tel Jesus, ces hommes ne sont jamais avares

D’amour et de temps envers les coquillards.

 

Ils ne demandent rien, la démarche séduit

Dans ce monde marchand où plus rien n’est gratuit.

Le chemin est un lieu de profonde magie

Où veillent en secret d’étonnantes vigies.