Que j’aime ce pays ! Que j’y vy doucement !
Qu’en ce siècle troublé j’y dors en asseurance !
Qu’au déclin de mes ans j’y rève heureusement,
Et que j’y fay des vers qui plairont à la France !
Je n’y suis pas touché de l’Amour des Tresors.
J’e n’y demande pas d’augmenter mon partage.
Le bien qui m’est venu du Père dont je sors
Est petit pour Paris mais grand pour mon Village !
Depuis que je connoy que le siècle est gasté
Et que le haut mérite est souvent mal-traité,
Je ne trouve la paix que dans ma solitude,
Les heures de ma vie y sont toutes à moy.
Qu’il est doux d’estre libre, et que la servitude
Est honteuse à celuy qui peut estre son Roy !
1622/ 2022