A tous mes amis(es)
Je la regarde
Et mon coeuur las soupire
A la vue d’une lune nuptiale
Qui retire son châle virginal
Elle donne naissance
A sa chevelure argentée
Qui descend en cascades mouvantes
Sur de larges hanches nues
Qui ressemblent à des colonnes de marbre
Elle se soulève comme un brouillard
Qui quitte les rivages d’un étang
Soulèvement silencieux
Et pourtant c’est une douce musique
Qui s’échappe de la gestuelle alchimie
Féerique main en ondulation
Timbre profond d’un long murmure
D’une voix captive des bois d’une gorge
Et modulée chaque fois
Par l’éternelle absence de l’autre...
Et je me rappelle encore
Mon délire au chevet de l’aube
Que son appel habite mes errances
Incrusté comme une émeraude
Quelque part dans les bords d’un lac
Où de l’esquif des récifs
Monte l’haleine parfumée d’un corps
Dans la mouvance des eaux écumeuses
La blancheur convoite la lune ascendante
Et le reflet projeté épouse l’onde
La ronde d’une danse étoilée
Où les perles de rosée
Caressent les pourtours des seins dénudés
Et je revis mille scènes
Entre les rives offertes du présent
Et les barques lointaines
Echouées dans l’océan de la mémoire
Rêves confus ou confusion des rêves
Ou rêves posthumes d’un certain oubli
Je m’éloigne de ces accolades
Mes lèvres suspectes refusent tout baiser
Elles gardent l’empreinte vivante
De mon dernier serment
Testament de l’incommensurable amour
A une terre qui cisèle son nom...
Amis de l’ombre des autres rives
Je suis rivé à cette poussière ancestrale
Mon geste reste toujours suspendu
Entre des prunelles souvent assombris
Et des lueurs fugitives
Dans les voltiges de mes... mots