Il me manque toujours un petit bout de quoi,
Un rayon de soleil, un éclat de ciel,
Une couleur aux mots sans saveurs de miel,
Un accent circonflexe sur une joie sans toit.
Il n’est nulle misère sous mon manteau de pluie :
Mon cœur bat lentement, sans cadence infernale ;
Il suit le mouvement de l’heure sidérale
Et offre, silencieux, un soupir à la nuit.
Je renie le destin mais je crois son chemin ;
Le regard vers les cieux, je cherche ta présence,
Un petit bout de toi en forme de croyance,
Une lueur d’espoir, un aveu pour demain.
Je croise des soleils insipides et froids
Aux glaces mensongères à figer l’Univers,
Croyant à l’incendie des pâleurs de l’hiver
Et du vide d’un cœur qui grelotte de toi.
Il me manque toujours un petit bout de quoi :
Le malheur ne côtoie, non plus que le bonheur...
Je prends ces petits riens, l’Idéal est ailleurs.
Et, si ce petit bout, c’était simplement... moi !
2003