Quelques notes, un lourd rideau de velours rouge
Des applaudissements timides, une salle comble.
Les pans se rétractent et laissent apparaître
La plus merveilleuse des danseuses sur ses pointes.
Toute de blanc vêtue, la musique la transporte ;
Elle semble voler, pareille à un papillon.
Le public émerveillé retient son souffle
Devant cette beauté gracile et pleine d’élan.
Les notes se précipitent, son partenaire arrive ;
Un jeune homme aérien, beau comme un prince de conte,
Brillant, resplendissant, majestueux
S’élance vers sa belle et l’enlace tendrement.
L’auditoire attendri par les deux amoureux,
N’a pas remarqué l’entrée effacée et feutrée
Du reste du ballet, paré de mille couleurs,
Telle la palette d’un peintre, un soir d’inspiration.
La mélodie se calme, l’air se fait plus tendre ;
Le cortège de danseuses entoure les deux héros.
Le jeune artiste soulève alors sa frêle compagne ;
Quelle merveille de les voir tourner ensemble !
Soudain, la cadence s’accélère, les danseuses s’écartent
Laissant place à la sublime ballerine
Qui, dans une grâce et une prestance extrême,
Se propulse en un ample bondissement.
Elle se hisse sur ses pointes, virevolte, tournoie ;
Ses jambes fuselées sont un bonheur pour les yeux,
Ses bras délicats forment une large couronne
Laissant apparaître sa taille fine.
Le prince la rejoint, les deux amants se retrouvent
Et entament à l’unisson un savant pas de deux,
Sous le regard ébloui de l’assistance
Qui se päme devant un couple si romantique.
L’étoile et son cavalier se rapprochent, fusionnent,
Leurs yeux se croisent laissant deviner la passion ;
Le ballet multicolore se referme sur eux
Le spectacle est fini, les applaudissements pleuvent.
A l’orchestre, dans les baignoires et au poulailler
Tout n’est que liesse, entrain et cœurs palpitants.
Les vedettes comme le chœur saluent les spectateurs ;
Ce fut une soirée mémorable et magique.